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C'est confirmé: le samedi, il pleut!
Il fait toujours beau pendant la semaine, mais
il pleut toujours lorsque commence le congé de fin de semaine? C'est
l'impression que vous avez, mais vous savez fort bien, au plus profond de
vous, que c'est juste une impression -parce que la pluie et le beau temps,
bien sûr, ne connaissent pas les jours de la semaine?
Eh bien, détrompez-vous, c'est vrai.
Du moins, pour la façade atlantique de l'Amérique du Nord,
de la Floride jusqu'à la province canadienne de Nouvelle-Ecosse.
Il pleut plus souvent le samedi -et le beau temps revient le lundi matin,
comme s'il voulait narguer les travailleurs qui rentrent au boulot.
"Ca
nous a pris par surprise", explique au réseau américain
ABC Randall Cerveny, climatologue à l'Université d'Etat de
l'Arizona, et co-auteur d'une étude
parue dans la dernière édition de Nature. La base de cette
étude est toute bête: les données satellites relatives
aux précipitations sur l'océan Atlantique, étalées
sur 16 ans.
Lorsqu'on examine les moyennes de l'ensemble de l'océan, aucune
tendance ne se dégage. Mais, poursuit Cerveny, "lorsque nous
avons regardé les précipitations seulement le long de la côte
(Est) des Etats-Unis, il pleuvait beaucoup plus pendant les fins de semaine
que pendant la semaine".
Si on est tous d'accord pour dire que la pluie ne connaît pas les
jours de la semaine, il ne reste donc qu'un coupable possible sur cette
planète: l'être humain.
La pollution atmosphérique augmente, cela n'étonnera personne,
pendant la semaine: quand la circulation automobile est à son maximum
dans les villes et que les industries fonctionnent à plein rendement.
Sur l'ensemble de l'année 1996, et aux Etats-Unis seulement, ces
polluants relâchés dans l'air représentaient, selon
l'Agence de protection de l'environnement 23 millions de tonnes d'oxyde
d'azote et 19 millions de tonnes de composés organiques -ces deux
éléments étant à l'origine du smog- ainsi que
88 millions de tonnes de monoxyde de carbone et 19 millions de tonnes de
dioxyde de soufre. Pas exactement de quoi créer un environnement
sympathique...
Les émissions de polluants grimpent donc, ce n'est pas une surprise,
du lundi au vendredi, puis diminuent de 10 à 20% pendant la fin de
semaine. L'hypothèse des chercheurs, limitée pour l'instant,
rappelons-le, à l'Est de l'Amérique du Nord, c'est que ces
polluants absorbent la chaleur, augmentant ainsi l'évaporation au-dessus
de l'Atlantique. Etalée sur plusieurs jours, cette évaporation
remplit les nuages, lesquels se débarrassent de leur trop-plein de
pluie le samedi. Cette pluie, en retour, nettoie l'air de sa pollution,
ce qui prépare un lundi ensoleillé... et le cycle recommence.
Un seul point positif dans tout cela: ce même processus contribue
à diminuer la vigueur des tempêtes tropicales "de fins
de semaine": celles du samedi ont une vélocité inférieure
de 12 ou 13 kilomètres/heure à celles du vendredi. Les données
analysées couvrant la période 1946-1996, on peut même
dire que l'écart semble s'accentuer depuis 1976.
Tout cela reste toutefois sujet à controverse. Des climatologues
ont fait part de leur scepticisme en apprenant la publication de cette étude.
D'autres
ont qualifié cette corrélation de "fascinante".
Randall Cerveny quant à lui est prudent: "nous n'avons pas la
cause et l'effet dans nos découvertes".
Mais il y a de quoi se sentir troublé: la prochaine fois que vous
blâmerez la nature pour ses fins de semaine désastreuses, il
faudra plutôt que vous vous disiez que le coupable... c'est peut-être
vous.
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