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La biotechnologie s'en va-t-en guerre
Comme si elles sentaient que la soupe devient chaude, les entreprises
de biotechnologie, hier féroces concurrentes, sont en train de se
regrouper.
Pas pour fusionner, mais pour parler d'une voix unique auprès
des gouvernements, des décideurs... et du public. Bref, après
le lobby écologique, voici venir le lobby biotechnologique.
En soi, le geste n'a rien d'étonnant, quand on relit la
longue mise en contexte que le New York Times lui consacre. Les
Monsanto, DuPont et autres Novartis ne se sont pas privés, par le
passé, de faire pression quand leurs intérêts étaient
en jeu -comme toute bonne compagnie capitaliste qui se respecte. Mais depuis
deux ans, l'hostilité à leur égard, en Europe en particulier,
est devenue telle qu'une nouvelle stratégie semble être de
mise.
L'hostilité, elle est bien sûr dirigée contre les
aliments transgéniques. Tant que ces compagnies, tout au long des
années 90, travaillaient dans le confort douillet de leurs laboratoires,
personne ne s'intéressait à ce qu'elles faisaient. Dès
le moment où le résultat de leurs travaux s'est retrouvé
dans les assiettes, elles se sont mises à offrir une cible imparable.
C'est donc à une "vaste campagne de marketing et de lobbying",
financée conjointement par ces compagnies que l'on va assister dans
les prochains mois, résume le Times. Et ce, dans l'espoir
de combattre ce qu'elles qualifient "d'hystérie anti-biotech".
Au menu: sessions d'information pour le public pour insister sur les bénéfices
des manipulations génétiques -il y en a, même les écologistes
sont bien forcés de le reconnaître- publicités télévisées
sur des aliments transgéniques possédant la capacité
de réduire les risques de cancer, rencontres avec les associations
de défense de consommateurs, les défenseurs de l'environnement,
les législateurs, les organisations de fermiers, forums éducatifs,
recherches scientifiques, etc. Tout cela pourrait coûter des dizaines
de millions de dollars, mais le jeu en vaut la chandelle: un marché
potentiellement multi-milliardaire qui pourrait, si toutes les promesses
se réalisent, révolutionner l'agriculture.
Vivent les aliments transgéniques!
Difficile de savoir s'il s'agit d'une partie de la campagne de relations
publiques en question, mais voilà qu'une étude conclut que
certaines plantes modifiées génétiquement peuvent
avoir un impact positif mesurable sur la santé.
Il s'agirait plus précisément d'un maïs altéré
pour résister aux insectes; il présenterait des niveaux plus
bas que la normale de mycotoxines, des champignons naturellement produits
par la plante, qui sont dangereux pour les humains et les animaux.
Ce maïs, dont le gène supplémentaire provient de la
bactérie Bacillus thuringiensis (Bt), est d'ores et déjà
très populaire parmi les fermiers américains, qui perdent
moins de récoltes grâce à lui, et qui peuvent réduire
l'épandage d'insecticides. Or, s'il faut ajouter à cela ces
basses concentrations de mycotoxines, il s'agit véritablement d'un
avantage pour les consommateurs, insiste le Dr Gary Munkvold, spécialiste
des végétaux à l'Université d'Etat de l'Iowa.
C'est ce même maïs modifié génétiquement
qui a été au centre d'une controverse en mai dernier, lorsqu'il
est devenu la première plante transgénique à pouvoir
être associée à un impact négatif sur la santé
-en l'occurence, la santé des papillons monarques. |