Semaine du 18 janvier 1999

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Le bogue des prophètes

 

Il ne sera pas dit qu'on ne vous en aura pas parlé ne serait-ce qu'une fois. Après tout, il ne nous reste que 49 semaines avant l'apocalypse, l'armageddon. La fin du monde, quoi.

 

Pour la seule journée du 15 janvier, Yahoo a recensé au moins six reportages étoffés sur cette question, des effets du bogue de l'an 2000 sur les manufacturiers floridiens aux préparatifs en Russie vus par la BBC en passant par les compagnies aériennes chinoises et les déclarations du Pentagone. Jusqu'à la Chronicle of Higher Education qui s'en mêle! Le Washington Post a dressé une page spéciale sur le bogue, de même que, bien entendu, Wired.

Sur son habituel ton dénué de tout esprit critique devant tout ce qui parle de technologie, Wired se "réjouit" qu'en 1998, on ait enfin "pris conscience" du problème du bogue, mais se fait très avare de détails sur les problèmes qui, à ce qu'on dit, se seraient d'ores et déjà manifestés. Wired semble surtout très fier de nous rappeler qu'il fut le premier à parler, en août dernier, de ces survivalistes américains qui enterrent des provisions dans le désert de Californie et se préparent des bunker en prévision de la catastrophe. Nulle part, semble-t-il, on ne s'est demandé si ces mêmes personnes n'auraient pas fait les mêmes préparatifs en prévision du fatidique an 2000, même s'ils n'avaient jamais entendu parler du bogue...

A la suite de cet article, déclare Scott Olmsted sur son site Web, des équipes de tournage d'ABC et de CBS se sont pointés à son camp, cette dernière accompagnée de l'animateur-vedette du bulletin de soirée, Dan Rather. Une preuve de maturité, s'il faut en croire Wired.

Des problèmes? Bien sûr qu'il y en aura. Mais pour un regard plus, disons, "neutre", le Scientific American est davantage de rigueur. Dans un dossier publié dans son édition actuellement en kiosque, le mensuel décrit en long et en large les difficultés qui se présentent sur la route des informaticiens tentant de résoudre le problème qu'ils ont eux-mêmes créé il y a 30 ou 40 ans avec ces histoires d'années à deux chiffres.

Changer la valeur des chiffres, pour que l'ordinateur pense que 00 est plus grand que 99? Leur enseigner que 00 égale 2000? La difficulté est souvent doublée du fait que l'ordinateur calcule aussi les jours de la semaine (lundi, mardi...). Ou triplée lorsque deux systèmes informatiques dans deux compagnies différentes calculent à partir d'une date (celle de fondation de la compagnie) différente.

C'est pourquoi, souligne à grands traits le Scientific American, les deux positions extrêmes sont tout autant naïves: autant celle-à-la-Wired qui parle d'une apocalypse que celle qui consiste à dire que rien ne va arriver. Le problème devient dès lors psychologique: pour l'instant, c'est l'option de l'apocalypse qui l'emporte largement dans l'esprit du public, de sorte que si les ennuis se résument à quelques bogues, importants d'un point de vue d'informaticien mais mineurs pour la population (pas d'avions qui s'écrasent, pas de stimulateurs cardiaques qui explosent, pas d'interruptions de courant mondiales), cette population, justement, risque peut-être d'avoir envie de lyncher un ou deux informaticiens...

"Le bogue de l'an 2000 est prévisible, mais ce sont ses effets qui sont imprévisibles", résumait The Economist, qui s'inquiétait en particulier des effets sur, quoi d'autre, l'économie. Le Scientific American donne en exemple de problème possible le satellite de communications Galaxy IV qui, au printemps dernier, est tombé en panne, réduisant au silence des millions de téléavertisseurs. "Je crois que de sérieuses ruptures se produiront, et que cela durera peut-être un mois."

Mais cela étant dit, il faut prendre avec un grain de sel les prédictions du genre "The End of the World As We Know It" -une phrase devenue tellement "normale" dans l'esprit de certains que, sur les newsgroups, elle est désormais reconnue par son acronyme: TEOTWAWKI.

Comment en effet, écrit l'auteur de ce second article du Scientific American, ne pas être sceptique, lorsqu'on apprend dans ces newsgroups que vous êtes d'ores et déjà condamné si vous n'avez pas entreposé "300 livres de blé, 60 livres de légumes, 60 livres de sucre ou de miel, cinq livres de sel et 20 livres de gras ou d'huile"... pour la première année. Et c'est sans compter l'eau, les chandelles, les aliments en boîte, les couvertures, les outils, les batteries et bien sûr -ces conseils viennent des Etats-Unis, après tout- les armes et les munitions pour vous protéger des hordes d'affamés qui brûleront les villes à la recherche de subsistance...

Sur ces newsgroups, toute nouvelle concernant le bogue de l'an 2000 est soigneusement rapportée -et avalée. A moins qu'il ne s'agisse d'une nouvelle sur une solution pour remédier au problème, auquel cas elle est aussitôt dénoncée comme un mensonge -perpétré par le vilain gouvernement, le complexe militaro-industriel, ou les deux. Ca vous rappelle quelque chose?


Tout plein de livres publiés pour l'occasion. Sans nul doute, ceux-là vont rendre leurs auteurs célèbres... pour 12 mois.

Y2K Journal Eh oui!

Year 2000 Computer Crisis Information Center / Millenium Bug

Commission européenne - an 2000


 

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