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Clonage: gros sous et grosse peur
Les vaches clonées vaudront plus cher que les brebis clonées,
a déclaré la semaine dernière le Dr Ian Wilmutt, de
l'Institut Roslin, en Ecosse, le "père" de Dolly, la brebis
clonée, en apprenant que des chercheurs américains avaient
réussi à cloner deux vaches.
Un autre pas a en effet été franchi ce mois-ci dans l'histoire
naissante du clonage, et ce nouveau pas était lui aussi prévisible.
Après les brebis adultes, c'est à des vaches que les chercheurs
James Robl, de l'Université du Massachusetts et Steven Stice, de
la compagnie Advanced Cell Technology, se sont attaqués.
Et ces
vaches ont été clonées après qu'on eut injecté
dans l'ovule un gène humain -comme pour les brebis no. 2 et 3
de l'Institut Roslin. Un gène qui pourrait en théorie être
porteur d'une protéine servant à combattre une maladie, et
qui pourrait, si tout s'est bien passé, se retrouver en quantité
utilisable dans le lait de ces vaches.
La possibilité d'une production massive de lait de vaches clonées,
pour s'en servir comme médicaments -un marché potentiellement
très lucratif- prend donc forme, comme on
l'avait annoncé l'an dernier lors de la naissance de Dolly.
Et les vaches auront une valeur économique plus élevée
que les brebis, a reconnu Ian Wilmutt, pour la simple et bonne raison qu'elles
produisent davantage de lait. Un bon rapport qualité-prix, quoi.
Les veaux, baptisés George et Charlie, sont nés à
la mi-janvier dans un ranch du Texas. Comme pour Dolly, il s'agit d'animaux
clonés à partir de cellules d'un animal adulte -ce qui constitue
un exploit, puisqu'on croyait, jusqu'à l'an dernier, que les cellules
d'un animal adulte étaient parvenues à un stade de développement
tel qu'elles étaient trop "spécialisées"
pour contenir l'information nécessaire au développement d'un
embryon.
Les altérations génétiques -en l'occurence, l'introduction
de ce gène humain- ont été faites après le prélèvement
de la cellule de l'animal à cloner, et avant son introduction dans
l'ovule de la "mère-porteuse".
Encore le clonage humain
Cette réalisation ne peut empêcher de faire craindre que
l'on ne vienne de franchir un nouveau pas, et un pas d'importance, vers
le clonage humain. Et ce, au moment où les déclarations du
physicien Richard Seed (lire les capsules d'il
y a deux semaines) continuent de provoquer des remous. Les autorités
américaines ont annoncé la semaine dernière que toute
expérimentation conduisant au clonage humain devrait d'abord obtenir
leur autorisation, ce qui, dans les faits, met un arrêt au rêve
de Richard Seed d'établir une telle clinique à Chicago. Et
pourrait l'obliger à tenter sa chance dans un pays qui ne l'interdirait
pas -mais le Mexique, qui avait été mentionné, a lui
aussi mis le holà.
Mais jusqu'à quel point ce
physicien de 69 ans avec une formation en biologie mais aucune en médecine
doit-il être pris en sérieux?
Le Philadelphia Inquirer en
traçait la semaine dernière un portrait peu flatteur.
Celui d'un chercheur désireux d'attirer l'attention, qui cite Dieu
à tour de bras, qui dit qu'il aimerait être capable de se cloner
lui-même, et surtout, qui a eu sa part d'échecs dans sa vie
professionnelle.
Père de sept enfants nés de trois mariages, Richard Seed
a perdu récemment 300 000$ dans une entreprise immobilière
avec l'un de ses fils. Mais ce n'était que la dernière de
ses entreprises: dès l'obtention de son diplôme de physique
à Harvard, en 1958, il lance une compagnie de semi-conducteurs. Il
en perdra le contrôle lorsque de nouveaux investisseurs le mettront
à la porte, selon le Chicago Tribune. Après avoir travaillé
dans l'industrie des lasers, il se lance avec son frère Randolph
Seed dans celle de l'implantation d'embryons. L'entreprise fera faillite.
Plus récemment, il a tenté de mettre au point des procédés
pour améliorer les greffes de peaux. Les expériences ont été
déclarées un échec en décembre.
"Il pense que le clonage peut être fait avec des humains,
déclare au Philadelphia Inquirer son fils Russell. Les gens vont
en débattre avec lui, et il ne s'arrêtera pas tant qu'il n'aura
pas prouvé qu'il a raison. Et une fois qu'il l'aura prouvé,
il va se tourner vers quelque chose d'autre. Coloniser la lune ou Mars,
par exemple."
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