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Coeur artificiel ou coeur de porc?
Au moment même où des chercheurs américains se
réjouissaient de ce qu'un poumon artificiel avait passé pour
la première fois, 24 heures à l'intérieur du corps
d'un animal, les autorités britanniques décidaient d'interrompre
le programme de transplantation de coeurs artificiels, devant l'échec
des expériences tentées jusqu'ici sur des humains.
La première nouvelle ouvre de nouveaux espoirs à tous les
patients qui attendent des mois, voire des années qu'un donneur se
manifeste -et dont l'organisme affaibli les lâche souvent avant. Un
poumon artificiel améliorerait grandement leurs chances de survie.
Le nouveau joujou, rapporte l'American Society of Artificial Internal
Organs Journal, a fait
pendant 24 heures tout ce qu'on se serait attendu de la part d'un vrai poumon
-respirer de l'oxygène et rejeter du gaz carbonique. L'organe artificiel
était directement relié aux artères pulmonaires, du
côté droit du coeur, et renvoyait le sang oxygéné
à l'aorte gauche.
Il y a toutefois un long chemin à parcourir avant de pouvoir expérimenter
cette technique sur des êtres humains, ont prévenu les chercheurs.
Et comme pour les appuyer, est parvenu d'Outre-Atlantique la même
semaine une nouvelle beaucoup moins encourageante. Une nouvelle concernant
un autre organe artificiel, mais qu'on croyait, celui-là, de mieux
en mieux maîtrisé: les derniers événements ont
décidé les hôpitaux britanniques à interrompre
provisoirement les expériences: les
cinq personnes qui s'étaient transformées de leur plein gré
en "cobayes humains" pour expérimenter les nouveaux modèles
de coeurs artificiels sont mortes.
Toutes cinq souffraient de graves problèmes cardiaques qui les
condamnaient à brève échéance, et les premières
expériences de coeurs artificiels, dans les années 80, avaient
d'abord suscité de grands espoirs.
L'interruption de ce type d'expérience -tout au moins, en Grande-Bretagne-
rouvre la porte aux transplantations d'organes d'animaux -par exemple, les
coeurs de porc, vers lesquels se tournent de plus en plus les chercheurs-
et suggère même, selon le Daily Telegraph, que l'avenir
puisse être davantage de ce côté que du côté
des organes artificiels.
Cette décision des Britanniques survient pourtant quelques jours
seulement après la parution d'un rapport extrêmement optimiste
sur l'avenir des organes artificiels. "L'homme
bionique sera une possibilité dans 20 ans", écrit
le futurologue Ian Pearson, du Centre de recherches et des technologies
appliquées chez British Telecom.
Transfusions de sang artificiel et pancréas artificiel d'ici deux
ans, instrument que nous porterons sur nous et qui nous alertera en cas
d'urgence d'ici 10 ans, "hommes bioniques" avec des jambes artificielles
vers 2015, organes plus complexes remplacés par des machines -poumons,
reins, foie- vers 2030... et ultimement, pourquoi pas, un cerveau artificiel
vers 2035.
"Nous pouvons déjà mesurer certains processus simples
de la pensée, écrit le chercheur. Vers 2025, nous devrions
être capables de lire ce que pense le cerveau, et de le nourrir d'informations
pour accélérer son apprentissage. Dix ans plus tard, nous
devrions être capables de miniaturiser toutes ces technologies de
telle façon qu'un ordinateur de la taille du cerveau, mais plus puissant
et capable de contrôler le corps humain, puisse être utilisé
dans des transplantations de cerveaux."
En attendant toutefois la réalisation de ce scénario de
science-fiction, les scientifiques de 1997 continuent de plancher sur leurs
nouveaux modèles de coeurs artificiels. Bien que très imparfaits,
en regard des cinq derniers décès, ils semblent, de l'avis
des experts, constituer tout de même un progrès (qu'est-ce
que ça devait être!) par rapport à "l'ancêtre",
le Jarvik, qui était, lui, entièrement artificiel -alors que
les nouveaux modèles, plus petits, sont conçus pour aider
le coeur, le vrai, à accomplir un travail spécifique: par
exemple, aider le côté gauche du coeur à pomper le sang
vers le corps. L'un d'eux, appelé LVAD (left ventricular assist device),
a été implanté pour la première fois au printemps
96, dans le corps d'un homme de 68 ans. Et il semble, pour l'instant, toujours
bien fonctionner. |