L'événement de la semaine.


Pour tout trouver
sur Internet!


Tous les médias
en un clin d'oeil!


Nos nouvelles brèves
  
  


Notre chronique de
vulgarisation scientifique!



Plus de 1500 questions





Hommage à...
Le monde delon GOLDSTYN
La science ne vous interesse pas?
Dossiers
Promenades






Le 27 juin 2002




La crevette à l'assaut des marchés

(ASP) - Les produits de la mer, comme les algues et les crustacés, sont sous la loupe des entreprises et des chercheurs, pour leur trouver des débouchés économiques novateurs. La table est mise pour le développement d’une nouvelle économie régionale !

La crevette est l’exemple le plus probant. Elle est, bien sûr, pêchée pour se retrouver dans nos assiettes. Mais sa carapace commence à offrir des produits tout aussi alléchants, pour les entreprises cette fois. La compagnie Pêcheries Marinard Ltée de la Gaspésie, par exemple, extrait de ce " déchet ", le chitosane, qui peut avoir plusieurs applications, tel que biofiltre d’épuration d’eau ou même médicament (voir ce texte). Mais ce n’est pas tout.

Pierre Blier, du Département de biologie de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), a participé à la création d’une compagnie qui tente de revaloriser les produits de la mer. La compagnie, Aquabiochem, dont le siège social est à Rimouski, utilise aussi les carapaces de crevettes. C'est que dans une carapace, on peut d'abord récupérer des protéines, essentielles à notre alimentation. Des substances dites antioxydantes, comme les ataxanthines, se retrouvent également dans la carapace de la crevette. Or, à travers le monde, les antioxydants sont très recherchés par les scientifiques qui planchent sur de nouvelles façons de prévenir le cancer.

Pour Pierre Blier, les marchés pharmaceutiques présentent toutefois beaucoup de risques et demandent plus d’investissements que le marché de l’alimentation, le secteur privilégié par sa compagnie.

Pour extraire ces composés, il faut dégrader la carapace par des méthodes biochimiques -littéralement, la sécher, pour ensuite la réduire en poudre. Le résultat peut alors être mis en capsules, selon l'usage qu'on veut en faire. Des techniques chimiques ou enzymatiques permettent aujourd'hui de concentrer et de mieux séparer les saveurs de ces bestioles, largement utilisées dans l'industrie agro-alimentaire, la plupart du temps sous forme de bouillon.

Les crevettes ne sont pas les seules espèces exploitables. En fait, toutes les espèces marines (poissons, mais aussi crustacés et algues) sont réputées être la source d’une multitude de molécules qui n’ont pas d’équivalent dans notre monde -sur la terre ferme. Par exemple, les enzymes contenues dans ces organismes. En particulier des enzymes particulières appelées protéases. Ces dernières dégradent les protéines. On en utilise déjà beaucoup dans l'industrie de la transformation alimentaire, mais les espèces du fleuve vivent dans des eaux relativement froides. Par conséquent, leurs enzymes peuvent fonctionner à des températures plus basses que les enzymes similaires retrouvées chez les animaux de ferme. Des produits alimentaires pourraient donc, en théorie, être traités à des températures proches de zéro, ce qui limiterait les risques de proliférations bactériennes.

Enfin, les gras de ces bestioles marines pourraient être utilisés dans l’industrie de l’alimentation ou des cosmétiques. Pierre Blier mentionne que les acides gras insaturés -aussi appelés oméga 3- bien connus pour leurs propriétés bénéfiques sur le système cardio-vasculaire, sont très présents. Reste à mener des recherches afin d'identifier quelles sont les espèces les plus prometteuses, ainsi que les types de gras qu’on y retrouve.

À l’UQAR, on espère pouvoir participer activement au développement de ce nouveau domaine, en créant un centre de recherche en biotechnologies marines. Ce centre permettrait d’aider les entreprises de la région en identifiant de nouveaux produits, en établissant de nouvelles méthodes d’extraction, ainsi que par des services aux entreprises. Le centre de recherche répondra d’abord aux besoins des entreprises et de l’industrie locales, principalement axées sur le marché de l’alimentaire.

Si la tendance se maintient, on ne verra plus du tout la crevette de la même manière...

François d'Allaire

Retour au sommaire des nouvelles québécoises


Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!

 

 

 

Sommaire des nouvelles québécoises


En manchette cette semaine

Les capsules de la semaine


LE KIOSQUE de la recherche au Québec
Les communiqués de presse, dans tous les champs du savoir!




 
Accueil | Hebdo-Science | Le Cyber-Express | Bibliothécaire Québécois | plan du site