... au Québec
Semaine du 11 mai 98

En manchette cette semaine

Les capsules de la semaine

Archives des capsules québécoises


LE KIOSQUE
Pour savoir quoi lire en science cette semaine

Notre section spéciale:

La Quête des origines


Qui sommes-nous?


Retour à la page d'accueil



Publicité


La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence Science-Presse

SPECIAL CONGRES DE L'ACFAS

Du 11 au 15 mai,
5000 participants se sont réunis à l'Université Laval,
à Québec, pour le 66e Congrès de
l'Association canadienne française
pour l'avancement des sciences (ACFAS).


Les grosses aiment les petites

QUEBEC - Eh bien oui, les petites côtoient aussi les grosses! Jusqu'à présent, les astronomes croyaient qu'il était impossible qu'une étoile "légère" naisse à proximité d'une étoile massive, et considéraient donc que les deux types d'étoiles venaient nécessairement de deux parties différentes du ciel. Les astrophysiciens québécois Laurent Drissen, de l'Université Laval, et Anthony Moffat, de l'Université de Montréal, ont toutefois démontré le contraire avec l'aide du télescope spatial Hubble, et c'est une des choses qu'ils sont venus expliquer au congrès de l'ACFAS.

Les étoiles prennent naissance lorsqu'un nuage moléculaire très froid se comprime. Des grumeaux se forment et, avec la gravité, deviennent tranquillement des étoiles. "Les étoiles massives (qui ont de 15 à 120 fois la masse du Soleil) se développent très rapidement, explique Laurent Drissen, elles sont très chaudes et très lumineuses et c'est pourquoi on croyait que le fort rayonnement ultra-violet qu'elle dégagent empêchait la condensation d'étoiles de faible masse": les U.V. réchaufferaient les nuages moléculaires avoisinants, et les forceraient à se dissiper au lieu de se comprimer.

Mais cette hypothèse n'est plus valable, si l'on en croit les observations des deux astronomes. Dans l'amas NGC 3603, où se retrouve la plus grande concentration d'étoiles de notre galaxie, à 20 000 années-lumière de la Terre, les chercheurs ont, pour la première fois, observé ce type de cohabitation entre "grosses" et "petites" étoiles.

Karina Laberge

(15 mai 1998)


L'immigration fait rajeunir

QUEBEC - Sans l'apport des enfants nés au Canada de mères immigrantes, l'âge moyen des Montréalais serait de 37 ans, plutôt que des 36 ans et demi actuels. Un écart qui semble minime, mais qui, pour les démographes, est très significatif: les immigrants contribuent au rajeunissement de la population québécoise!

C'est la conclusion qu'est venu présenter au congrès de l'ACFAS Ayéko Appolinaire Tossou, étudiant au doctorat à l'Université de Montréal. La tendance qu'il souligne, de plus, ne s'arrête pas là: les immigrantes installées à Montréal donnent naissance à 2,3 enfants en moyenne, contre seulement 1,5 enfant pour les femmes nées au Canada. Un tel taux reste insuffisant pour assurer le maintien de la croissance de la population du Québec, laquelle, selon les démographes, devrait commencer à diminuer vers 2030.

(15 mai 1998)


Revues savantes sur Internet: ça traîne encore

QUEBEC - Il y a quatre ans, les internautes de la première heure regardaient d'un côté l'évolution fulgurante du Net, et de l'autre les revues universitaires de chercheurs et se disaient: quel beau couple! Voilà des publications hyper-spécialisées, indispensables à leur lectorat, mais un lectorat tellement limité... Quoi de plus logique que d'abandonner le papier et de ne publier qu'en format électronique?

Un dossier spécial de l'Agence Science-Presse

(14 mai 1998)


Un champignon pesticide

QUEBEC - Un petit champignon pourrait bien améliorer la qualité de vie des paysans africains. Ce champignon microscopique, que des chercheurs de l'université McGill et des collègues africains ont réussi à isoler, viendrait à bout d'une mauvaise herbe qui envahit les champs de céréales en Afrique.

Le champignon en question, appelé Fusarium oxysporum, est originaire du Mali. Et la mauvaise herbe, la striga, est une véritable peste pour les agriculteurs de là-bas, parce qu'elle suce littéralement toutes les substances nutritives du plant de céréale. Le Fusarium aurait pour caractéristique d'empêcher cette mauvaise herbe de se fixer aux racines du sorgho, du millet et du maïs. Lors d'essais, la striga a été éliminé à plus de 85%.

Or, quand on sait que la striga peut causer la perte de deux tiers des récoltes de sorgho, de millet et de maïs dont se nourrissent les populations locales, qu'elle menace la sécurité alimentaire de plus de 100 millions de personnes et que la seule méthode connue de lutte était jusqu'ici... l'arrachage, on mesure mieux l'importance de cette découverte.

(13 mai 1998)


Un gel anti-MTS

QUEBEC - Un gel pour prévenir les maladies transmissibles sexuellement: c'est ce qu'est venu mettre sur la table, si l'on peut dire, un groupe de chercheurs du Centre hospitalier de l'Université du Québec au cours de la deuxième journée du congrès de l'ACFAS.

"Le passage de l'état fluide à la température ambiante permettrait au gel de former une barrière qui préviendrait l'infection en bloquant la diffusion des pathogènes vers les muqueuses", expliquent les chercheurs, en ajoutant que des expériences in vitro auraient permis de bloquer jusqu'au passage du virus VIH, le virus responsable du sida.

Avant de grimper au plafond, il est important de souligner que ce gel n'a aucunement pour prétention de tuer le virus, mais seulement de lui fermer la porte. Des tests prometteurs ont également été réalisés sur des femelles lapins et des souris, qui ont permis de conclure à l'absence de toxicité du produit, appliqué sur les muqueuses.

"Ces résultats démontrent que l'utilisation de notre gel constituerait une mesure de prévention innovatrice afin de réduire la transmission sexuelle du VIH, de l'herpes et autres MTS." Reste à savoir ce qu'en diront les essais cliniques...

(13 mai 1998)


La préhistoire n'est plus ce qu'elle était

QUEBEC - Après 200 nouveaux sites archéologiques en 12 ans, des fouilles intensives dans une demi-douzaine d'entre eux et des milliers d'artefacts, le portrait qui se dégage des populations humaines qui sont passées par l'Abitibi au cours des derniers milliers d'années est beaucoup moins simpliste que ce qu'on en disait jusqu'ici.

C'est ce qu'est venu dire à un auditoire conquis d'avance l'archéologue Marc Côté, de la corporation Archéo-08, qui avait reçu en 1986 du ministère de la Culture et des Communications du Québec le mandat d'élaborer et de réaliser un plan de recherches archéologiques en Abitibi-Témiscamingue. M. Côté effectuait cette présentation au milieu d'un colloque d'une journée entièrement consacré aux "perspectives futures de la recherche en préhistoire au Québec", de l'Abitibi à la Côte Nord en passant par le Saguenay et des périodes dont le profane n'a jamais entendu parler, du Sylvicole inférieur à l'Archaïque.

"La préhistoire du Nord-Ouest québécois a titillé l'imagination des archéologues depuis le début du XXe siècle", a rappelé Marc Côté, et ce titillement n'est pas étranger aux portraits plus romantiques que réalistes qui se sont petit à petit dégagés. Mais ce que ses fouilles permettent de dégager -à tous les sens du mot- depuis 12 ans, ce sont des changements culturels marqués d'une époque à l'autre, et non des sociétés statiques; des peuples qui entretiennent des contacts avec d'autres peuples, parfois à de très grandes distances; des bouleversements, d'un millénaire à l'autre (les plus anciennes traces d'occupation en Abitibi remontent à 7000 ans), conditionnés par des mouvements de population ou des changements climatiques. Bref, une (pré)histoire fort complexe, et où tout reste encore à écrire...

(13 mai 1998)


L'armée du cancer recule sur tous les fronts

QUEBEC - Nous en parlions il y a quelques semaines (voir la manchette du 23 mars), et la chose se confirme chez nous: le taux de mortalité par cancer de la prostate au Québec a diminué en 1996, après avoir grimpé chaque année jusqu'en 1989, et s'être stabilisé entre 1989 et 1995.

C'est ce qu'un groupe de chercheurs (François Meyer, Lynne Moore, Isabelle Bairati et Yves Fradet) a présenté lundi au congrès de l'ACFAS, en se permettant du même coup un regard prudent vers l'avenir: l'avancement des pratiques médicales, la prise de conscience de la population quant à la prévention, et à présent ces chiffres encourageants, permettent d'être -un peu- optimiste.

Les taux d'incidence du cancer de la prostate, eux, avaient été stables jusqu'en 1989, avaient augmenté de 9% entre 1989 et 1993 -conséquence du dépistage systématique, disent les chercheurs- puis s'étaient stabilisés jusqu'en 1995. Avant de diminuer en 1996.

En fait, ces chiffres ne surprennent pas les spécialistes, puisqu'ils viennent appuyer ceux d'une vaste étude américaine menée autour non pas uniquement du cancer de la prostate, mais de 23 types de cancer: entre 1990 et 1995, leur incidence moyenne a connu une baisse de 0,7 % par année... alors qu'entre 1973 et 1990, on parlait plutôt d'une hausse de 1,2 % par année!Le nombre de décès est également en baisse, de 0,5 % par année, contre une hausse de 0,4 % par année entre 1973 et 1990.

(12 mai 1998)


Dépister pour dépister

QUEBEC - Dire ou ne pas dire? Dépister ou ne pas dépister? Les progrès fulgurants de la génétique au cours de la dernière décennie ont fait miroiter de nombreux espoirs, et ouvert la porte à des traitements aussi efficaces qu'inédits. Mais n'y a-t-il pas des limites morales à ce qui peut être annoncé, ou fouillé?

C'est la question que pose tout haut le Groupe de recherche en génétique et éthique du Québec, qui organisait, dans le cadre du congrès de l'ACFAS, un colloque d'une journée, sur l'épineux problème du dépistage génétique. Problème épineux, par exemple, dans le cas des porteurs de gènes qu'on appelle délétères: les porteurs ne souffriront jamais de la maladie, mais risqueront de la transmettre à leurs descendants. Faut-il organiser des dépistages systématiques?

Tout au long de la journée, entre génome humain et diagnostics prénataux, les participants ont navigué entre la prudence et l'incertitude... et la critique des réglementations, celles d'aujourd'hui comme celles d'hier.

Il existe par exemple un consensus pour ne pas obliger les personnes d'âge mineur à se soumettre à des tests de dépistage génétique, et attendre qu'ils soient en mesure de prendre eux-mêmes la décision. Mais qu'en est-il des embryons? Difficile de refuser à des parents des tests prénataux, ont souligné Richard Gagné, Marcel Mélançon et Bruno Leclerc dans le cadre d'une étude intitulée on ne peut plus prudemment: "L'information génétique en période prénatale: que faire?" Mais en autorisant de tels tests, ne commence-t-on pas déjà à étiqueter l'individu avant même sa naissance?

Plus compliqué encore, s'est-on demandé en après-midi, alors que le débat se concentrait sur les concepts aussi vagues que l'autonomie et le consentement. Tout le monde veut que le patient prenne une décision "éclairée", mais quelle est la quantité d'information nécessaire pour en arriver à une décision "éclairée"?

Et pour compliquer encore plus le tableau: les experts eux-mêmes ne sont sûrs de rien. On veut bien donner un maximum d'information au patient, mais il y a encore des tas de choses que la génétique ignore, a rappelé Ingeborg Blancquaert, du Conseil d'évaluation des technologies de la santé du Québec, à Montréal. Difficile donc, de répondre à un patient qui veut savoir, à la lumière du diagnostic qu'il vient de recevoir, quelles sont ses chances de contracter la maladie.

Y aurait-il des cas où, en définitive, le dépistage ferait plus de mal que de bien?

(12 mai 1998)

 

Vous aimez ces capsules? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et souvent même, des meilleures!- chaque semaine dans Hebdo-science et technologie. Vous voulez vous abonner à Hebdo-Science? Contactez-nous!

 

 

 

En manchettes sur le Net

La Science d'ici et d'ailleurs

Le Kiosque

Science pour tous

Hebdo-Science

Meilleurs sites en science

Bric-ˆ-Brac

CyberExpress

C'est quoi l'ASP

Hommages ˆ...

La Qute des origines

Le Monde selon Goldstyn

Questionnaire