Autre vaccin, autre déception. Une équipe française a bel et bien mis au point un vaccin contre la grippe aviaire, mais les doses nécessaires sont tellement élevées qu'il faut écarter tout espoir de le voir distribué à grande échelle.

Confirmant des tests antérieurs, une équipe dirigée par John Treanor, de l'Université de Rochester (État de New York), a nécessité deux doses de 90 microgrammes chacune pour stimuler suffisamment le système immunitaire. C'est 12 fois la quantité requise dans des vaccins conventionnels contre la grippe. Cela voudrait dire qu'il faudrait en produire des quantités si énormes que cela dépasserait les capacités de production de l'industrie pharmaceutique.

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L'étude, parue dans le New England Journal of Medicine, est au moins la deuxième à grande échelle, depuis 2005, à arriver à de tels résultats décevants sur ce vaccin produit par la compagnie française Sanofi-Pasteur. Mais ce n'est pas le seul produit expérimental contre la grippe aviaire qui se retrouve sur la sellette: devant les résultats précédents, d'autres vaccins en cours d'expérimentation avaient été testés conjointement avec des adjuvants, c'est-à-dire des substances susceptibles de stimuler le système immunitaire. Et aucune de ces études n'est arrivée à démontrer que les adjuvants apportent une aide adéquate au vaccin.

Ce que cela signifie, c'est qu'il y a sans doute quelque chose de particulier au virus H5N1 qui, au niveau moléculaire, empêche le système immunitaire de lutter efficacement contre cette souche de la grippe. Mais ce qu'est ce quelque chose, il y a encore du chemin à faire pour le comprendre.

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