Les scientifiques ont trouvé des protéines à l’intérieur d’un gros os de Tyrannosaurus Rex enterré depuis plus de 68 millions d’années. Et la séquence des protéines du terrible lézard ressemble étrangement à celle de nos poulets.

Nous sommes encore loin du décryptage génétique du T-Rex imaginé par Steven Spielberg dans Jurassic Park. Les protéines récemment découvertes dans l’os d’un tyrannosaure ne contiennent pas toute l’information nécessaire pour reconstituer le génome de ce géant. Le plus vieux décryptage d’ADN réalisé par les chercheurs est celui d’un homme de Neandertal qui vivait il y a 50 000 années. Mais trouver des protéines dans un aussi vieux fossile est une véritable surprise, une découverte étonnante. C’est la première fois que d’aussi vieilles molécules sont extraites de fossiles. Les scientifiques ne croyaient pas que les protéines pouvaient survivre aussi longtemps. Selon les théories de la fossilisation, le matériel organique original n’était pas censé survivre pendant autant d’années. Les plus vieilles protéines identifiées jusqu’à présent par les scientifiques étaient celles d’un mastodonte mort il y a 600,000 ans. Les protéines de dinosaure récemment découvertes sont 100 fois plus vieilles et bien moins complètes que celles du mastodonte. Le séquençage des protéines permettra aux scientifiques de mieux étudier ces animaux disparus.

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Les os du T-Rex analysés ont été retrouvés au Montana, aux États-Unis, sous 1000 mètres cubes de sable et de boue. Les protéines qui s’y trouvaient appartiennent à la famille du tissu conjonctif élastique nommé collagène. Elles supportent les autres tissus du corps. Il s’agit de la protéine la plus abondante dans le corps.

Mary Schweitzer de l’Université de la Caroline du Nord et John Asara de l’Ecole médicale de Harvard, à Boston ont comparé la séquence des protéines qu’ils ont trouvées dans l’os du tyrannosaure à celle d’animaux vivants. Ils ont observé de grandes similitudes avec les protéines de collagène du poulet. Cette découverte appuie l’hypothèse selon laquelle les oiseaux seraient les descendants des dinosaures. De plus, les échantillons de collagène du tyrannosaure réagissaient en présence des anticorps de collagène de poulet, ce qui serait une preuve supplémentaire, selon les scientifiques, que les protéines des os de poulet et des os dinosaure sont apparentées.

Les experts espèrent mettre la main sur des molécules semblables provenant d’autres fossiles. L’information qu’elles leur procurent leur permettrait de reconstituer l’arbre généalogique des dinosaures et de mieux comprendre leurs relations avec les autres animaux. Schweitzer espère que cette découverte encouragera les paléontologues à ouvrir leurs collections pour des recherches moléculaires, même si ces recherches impliquent la destruction de quelques échantillons osseux. «La plupart des paléontologues ne m’aiment pas beaucoup», indique-t-elle. «Ils aiment bien garder leurs os intacts.»

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