Les études sur l’impact futur des changements climatiques commencent tout doucement à prendre une teinte régionale : pour la première fois, l’Est de l’Amérique du Nord est visé.

Le Vermont sans sirop d’érable? Et le Québec aussi, qui sait? Le Maine et la Nouvelle-Ecosse sans homards? Impossible? C’est pourtant le scénario qui est décrit dans une enquête menée par des scientifiques de cette région des États-Unis. Là où d’autres chercheurs se penchent depuis des années sur les variations régionales —plutôt que planétaires— des futures températures, ceux-ci ont carrément visé les attraits de la Nouvelle-Angleterre. Qu’en restera-t-il si la température augmente de quelques degrés?

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« La personnalité de la région est à risque », résume dans le Boston Globe Kevin Knobloch, président de l’Union of Concerned Scientists, un groupe militant basé à Cambridge, Massachusetts. Producteurs de pommes et de canneberges du Massachusetts et du New Hampshire, pêcheurs de homards du Maine...

Mais l’impact en Nouvelle-Angleterre ne se limiterait pas aux produits du terroir : à Boston, le nombre de jours dotés d’une mauvaise qualité de l’air, à cause du smog, serait multiplié par quatre si la température augmentait de 6 à 14 degrés en été. Dans ce même scénario, les vaches produiraient 12% moins de lait pendant l’été. Les villes comme New York, Boston et Atlantic City connaîtraient davantage d’inondations. Et bien sûr, des stations de ski seraient forcées de fermer d’ici 2100, faute d’avoir assez de neige.

Les auteurs en profitent pour recommander à la région de faire encore mieux en matière d’économies d’énergie, elle qui, lit-on, produirait davantage de dioxyde de carbone... que l’ensemble du Canada.

La comparaison est impressionnante, mais il faut noter que le Canada ne compte tout de même que deux fois plus d’habitants que la Nouvelle-Angleterre. Par contre, la Nouvelle-Angleterre est, politiquement, plus engagée que le Canada sur la voie verte : le gouverneur du Massachusettes a par exemple fait de l’énergie propre une des priorités de son gouvernement. Et les gouverneurs de ces États ont signé depuis 2005 des engagements conjoints sur la réduction des gaz à effet de serre (voir ce texte), et sur la qualité de l’air (voir ce site). Et ce, à l’encontre des politiques de leur gouvernement fédéral.

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