Les premiers êtres vivants artificiels ne seront pas des robots. Des cellules synthétiques : autrement dit, des cellules fabriquées en laboratoire. Des êtres vivants artificiels. La science-fiction nous a longtemps fait croire que ces premiers êtres vivants artificiels seraient des robots, eh bien non : d’ici la fin de 2008, au moins au moins un groupe de chercheurs espère avoir achevé la « création » d’un microbe dont l’ADN serait agencé de main d’homme —ils ont déjà réussi, en 2007, à transférer un génome complet d’un microbe à un autre. Quel est le but derrière cette main de Dieu? Créer des microbes sur mesure : pour des biocarburants, par exemple. Ou pour l’industrie pharmaceutique, qui sait.

Qu’avons-nous fait de nos cousins? La génétique peut aussi être tournée vers le passé, pas juste l’avenir. En 2008, on peut s’attendre, selon la revue Science, à ce que soit publié le premier brouillon du génome d’un homme du Néandertal. Il y a seulement une décennie, la chose semblait impossible : l’ADN est une molécule qui se dégrade trop vite pour qu’il en reste d’assez longs segments, après 30 000 ans. Mais il semble que de segments en segments, des chercheurs de partout dans le monde ont assemblé assez de pièces pour compléter une partie du casse-tête.

Des nouvelles de la soupe aux particules. À part ça, les physiciens auront les yeux rivés sur le Large Hadron Collider. Qu’est-ce que c’est ? Le nouveau plus gros accélérateur de particules de la planète, celui qui, espèrent-ils, lèvera le voile sur quelques mystères de l’Univers. Plus grand, plus puissant, capable de voir plus loin dans l’infiniment petit, il devrait révéler l’existence de nouvelles particules qui n’existent pour l’instant... que dans les équations des physiciens (lire Qui sera l’Einstein du 21e siècle?) Situé au laboratoire européen CERN, enfoui sous la frontière franco-suisse, il devrait commencer à fonctionner cet été, mais il lui faudra des mois avant d’être refroidi à la température suffisante pour commencer à battre des records.

Notre ami le microARN. On appelle ainsi un mini-segment de notre code génétique, un « brin » d’ARN qui, parce qu’il est tout petit, avait longtemps été négligé, mais qui a fait l’objet d’environ 800 articles en 2007. On sait que les molécules d’ARN sont responsables de l’expression des gènes (c’est-à-dire quels gènes produiront des protéines et quand), mais les microsARN semblent être particulièrement productifs. Parmi les 800 recherches, certains chercheurs essaient de lier ce mini-segment à des cancers, à des problèmes cardiaques, à un système immunitaire sain, et plus encore.

Le rendez-vous des neurones. Du fluorescent qui permet de suivre à la trace le cheminement d’une pensée dans le cerveau. Des lasers ultra-précis qui permettent de détecter d'infimes variations de l’énergie électrique du cerveau, là encore, dans le but de suivre à la trace une pensée. De nouvelles technologies continuent ainsi d’être testées —chez des souris— et lèvent un peu le voile sur la façon dont nos neurones transmettent l’information et contrôlent nos comportements. Des « cartes géographiques » du cerveau en émergent lentement.

À suivre, donc, en 2008... à moins que des percées que personne n’avait prévu ne prennent le dessus... ce qui est presque assuré!