Un enfant de neuf ans se demande si c’est mauvais pour la planète d’acheter une boîte de Lego. Une adolescente convainc ses parents de troquer l’eau embouteillée pour l’eau du robinet.

Depuis sa sortie en décembre 2007, The Story of Stuff , un court métrage d’une vingtaine de minutes, est non seulement en train de convertir des millions de jeunes Américains à la cause environnementale, mais les oblige aussi à jeter un regard critique sur les impacts de la surconsommation.

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Le film réalisé par l’activiste américaine Annie Leonard, une ancienne employée de Greenpeace, remporte un succès inattendu dans les salles de classe des États-Unis, rapporte le New York Times dans un article paru à la une de son édition du 11 mai. Le vidéo montre l’activiste faire la narration devant un mur blanc où des dessins animés démontrent de manière enjouée, mais parfois brutale, que le mode de vie des Américains est responsable de la dévastation des forêts, de l’empoisonnement des animaux et des humains, et de la pollution des cours d’eau.

Le film est basé sur la prémisse suivante : il n’est pas possible de faire fonctionner un système linéaire, c’est-à-dire notre modèle de consommation et d’exploitation de la nature, sur une planète qui est fermée. À coup de chiffres qu’on peut retrouver sur le site Internet www.storyofstuff.com, la réalisatrice montre que tôt ou tard, notre système basé sur le gaspillage est destiné à s’effondrer. Elle est particulièrement critique envers le peuple américain qui s’accapare 30% des ressources de la planète tout en ne représentant que 5% de la population mondiale.

Mme Leonard, qui a été nommée héros de l’environnement 2008 dans la catégorie activiste par le magazine Time, s’attaque également aux grandes entreprises et au gouvernement américain qui consacre une trop grande part de son budget aux forces armées.

Étant donné la pauvreté de l’espace consacré à l’environnement dans les manuels scolaires, les enseignants américains se réjouissent de pouvoir utiliser le film à des fins pédagogiques. À ce jour, plus de 7000 écoles et églises ont commandé la version DVD et c’est sans compter les enseignants qui ont donné comme devoir à leurs élèves d’aller visionner le vidéo sur YouTube.

Selon le président de Greenpeace USA, The Story of stuff est le succès d’activisme viral de l’année. L'activiste Ralph Nader ajoute que le film est un modèle de clarté et de motivation.

Toutefois, tous ne partagent pas cet enthousiasme. Des commentateurs conservateurs accusent Annie Leonard d’avoir réalisé un vidéo « de propagande » anti-capitaliste. Une commission scolaire du Montana a banni le film suite à la plainte d’un parent.

Mme Leonard espère que le vidéo poursuivra sa route au-delà des frontières des États-Unis. Déjà, selon le New York Times, des enseignants de Palestine et de Nouvelle-Guinée auraient affirmé l’avoir utilisé

Paul-André Gilbert

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