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Le larynx, l’organe principal du chant, se dévoilait mercredi dernier sur grand écran. En 3D et en couleurs, de fascinantes images présentent la grande simplicité de cette mécanique organique.

Le larynx, l’organe principal du chant, se dévoilait mercredi dernier sur grand écran. En 3D et en couleur, de fascinantes images présentent la grande simplicité de cette mécanique organique.

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Situé entre la trachée et le pharynx, ce fabuleux instrument naturel renferme les replis vocaux — les fameuses cordes vocales — sans lesquels, point d’aria.

« Les chanteurs d’opéra sont de véritables athlètes. Ils parviennent à développer les muscles du larynx de façon à optimiser leur rendement vocal », s’exclame admiratif le professeur de génie mécanique de l’Université McGill, Luc Mongeau.

Les mélomanes et les curieux de science ont ainsi découvert tous ses mystères lors de La science à l’opéra, un événement musico-scientifique organisé par le Cœur des sciences de l’UQÀM en collaboration avec l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal et présenté dans le cadre du Festival Eurêka!

En ouverture de ce mariage insolite de notes et de recherches, le scientifique proposait une véritable plongée anatomique dans la gorge là où naît le chant, la voix qui nous transporte et nous donne tant de plaisir sur les grandes et petites scènes. Et même dans la baignoire!

Tout le monde chante

Le public s’est levé de concert pour se prêter avec un plaisir perceptible — et un peu de gêne — à une introduction aux techniques vocales données par Claude Webster, le chef de chant principal de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal.

D’étranges vocalises — brr, gni, iii — ont permis aux participants de s’écouter, mais surtout de ressentir les différents lieux de résonnance de leur voix (ventre, crâne, etc.).

Pour initier ces chants, il faut avant tout expulser de l’air des poumons. Cette circulation fera vibrer les cordes vocales. « Ces membranes, sortes de ligaments mous, ont un peu la texture du jello. Elles renferment une composition de protéines (collagène et élastine) et d’eau ».

Résonnant dans les cavités buccales et nasales, la voix s’élèvera. Un chant capable de provoquer des frissons chez les spectateurs lorsque la soprano Suzanne Rigden exécute le second air de la Reine de la nuit de l’Opéra La Flûte enchantée de Mozart. La même envolée peut aussi déclencher des rires lorsqu’un perroquet — un enregistrement — particulièrement en voix reprend le même air!

Paroles et musique

Contrairement à la croyance, la plupart des gens chanteraient plutôt juste. Seulement 10 à 15 % d’entre eux fredonnent à côté de la mélodie. L’interprétation de Gens du pays, la célèbre chanson de Gilles Vigneault par des chanteurs amateurs a permis à la neuropsychologue Isabelle Peretz de le démontrer.

Pour éviter de chanter faux, il suffit souvent de ralentir la cadence. « Ceux qui font le plus d’erreurs sont ceux qui chantent trop vite », relève la cofondatrice du Laboratoire international pour la recherche sur le cerveau, la musique et le son (BRAMS).

Même ceux qui possèdent le don de la fameuse « oreille absolue » — la capacité de chanter les notes musicales sans référence — ne peuvent être assurés de chanter avec justesse une simple chanson.

La chercheuse s’est également intéressée au mythe de l’apprentissage en chantant. Alors que plusieurs croient que chanter un texte aiderait à sa mémorisation, c’est plutôt le contraire qui se produit. « Apprendre le chant et la musique en même temps, ce n'est pas si évident. C’est comme faire deux tâches à la fois, il existe une interférence entre les deux », explique-t-elle.

Chez d’autres patients, la voix risque de s’éteindre. Caroline Boudoux, fondatrice du Laboratoire d’Optique Diagnostique et d’Imagerie (LODI) de l’École Polytechnique a présenté les diverses pathologies physiques – œdème, tumeur et kératinisation — qui nuisent aux envolées lyriques.

La chercheuse caresse d’ailleurs un projet : rendre en images les différents changements du système vocal de la naissance à la mort. Ce qui permettrait de mieux comprendre ce qui nous fait perdre la voix!

Il vous est possible de poser vos questions à Isabelle Peretz, spécialiste du « cerveau musical » qui présentait aussi ses recherche lors de cet événement: Discutez avec nos experts! - Isabelle Peretz, neuropsychologue cognitive

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