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Bjørn Lomborg, le pape des climato-sceptiques... affirme désormais que le réchauffement est un grave problème. Un virage à 180 degrés qui laisse ses adversaires... sceptiques. S’agirait-il simplement d’une stratégie pour mieux vendre son dernier livre?

Il est l’un des Danois les plus célèbres du monde, celui qui portait fièrement, depuis 2001, le titre de son premier livre : « l’environnementaliste sceptique ». Statisticien de son état —non, il n’est pas climatologue— il sait comment faire parler de lui dans les médias (la preuve!). Lui qui, par exemple en 2004, rejetait l’idée que la lutte contre les gaz à effet de serre doive faire partie des priorités de nos gouvernements, le voilà qui place à présent les changements climatiques « au sommet de notre liste de priorités » et recommande qu’on y consacre au moins 100 milliards$ par année.

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Le quotidien britannique The Guardian, qui a été le premier à l’interviewer le 30 août, parle d’un major U-turn . le Huffington Post d’une « volte-face » et le New Scientist... met les deux pieds sur les freins, en soulignant que les solutions que propose Lomborg dans son nouveau livre, Smart Solutions to Climate Change, ne sont pas si nouvelles après tout, même dans sa bouche.

Certes, en 2004, il écrivait un texte, dans le New Scientist justement, où il résumait les conclusions de son groupe de travail : en gros, le coût pour s’attaquer au réchauffement climatique serait trop élevé compte tenu de ce que cela rapporterait en bénéfices. On lui avait bien sûr reproché cette vision trop étroitement économiste, au point où son groupe avait révisé son analyse en 2008, arrivant cette fois à la conclusion que la lutte contre les changements climatiques méritait de grimper de plusieurs places dans la liste des priorités.

En d’autres termes, le « débat Lomborg » ne serait pas un débat sur la réalité ou non du réchauffement climatique, mais sur l’importance économique qu’il faut lui attribuer. À titre d’exemple, écrit l’auteur d’un livre sur le phénomène Lomborg, le Danois continue apparemment de rejeter la nécessité de s’attaquer aux émissions de gaz à effet de serre. Avec pour résultat qu’on ne sait pas trop à quoi il voudrait employer ces 100 milliards par année...

Le journaliste Jonathan Hiskes, du magazine environnemental Grist, lui tire son chapeau... avec cynisme :

Il faut lui donner ça : ce type sait comment manipuler les médias. Qui d’autre pourrait obtenir autant d’attention pour avoir adopté une position déjà défendue par des millions de gens intelligents? En ce qui me concerne, je ne vais pas accorder à lui ou à son livre plus de publicité qu’ils n’en méritent. Oh, euh, attendez...
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