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Pour connaître les secrets des toiles de Léonard de Vinci, Giotto, ou Velàzquez, il suffit presque... de tendre l’oreille.

« Le pigment possède une empreinte sonore qui nous informe sur sa composition», relève Ian Butler, du département de chimie de l’Université McGill.

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Lorsqu’on soumet un échantillon de peinture, prélevé sur un tableau, à la spectroscopie photoacoustique infrarouge (PAIR), ses molécules vont réagir. Sous l’effet de la chaleur, le gaz prend de l’expansion, faisant vibrer une membrane — un peu comme un tympan — raccordée à un système d’enregistrement. C’est le spectre sonore du pigment : ainsi capté, il pourra être archivé dans une sorte de phonothèque des couleurs.

Mais qu’on ne s’y trompe pas : il s’agit de sons difficilement audibles pour l’oreille humaine. « On ne les entend pas. À plein volume, cela ressemblerait plutôt à un chuintement ou un murmure », relève le chimiste.

Au service de l’art

Le bleu cobalt, bleu ultramarine, bleu Prusse, azurite, malachite, oxyde chrome, viride, jaune cadmium, jaune chrome, oxyde fer, ocre jaune et orange Mars, possèdent tous, à présent, leur spectre sonore.

L’équipe du Dr Butler — sous l’impulsion de la doctorante Eleanor von Aderkas — a ainsi amorcé un catalogue, avec ces 12 « sons » des pigments les plus courants de la palette d’autrefois.

Le chimiste pense que le développement d’un vrai catalogue serait utile aux conservateurs et aux restaurateurs de tableaux. « La datation et l’identification des pigments aideront à une meilleure conservation des œuvres anciennes ».

Référence

« Application of photoacoustic infrared spectroscopy in the forensic analysis of artists’ inorganic pigments », par Eleanor L. von Aderkas, Mirela M. Barsan, Denis F.R. Gilsoa et Ian S. Butler, dans Spectrochimica Acta.

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