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Six nouvelles planètes découvertes autour de la même étoile. Plus de 1200 planètes candidates. À une distance pareille, avec aussi peu d’informations, comment font-ils la différence?

Les médias ont fait grand cas, la semaine dernière, de ces six planètes, cordées comme des sardines autour d’une étoile située à 2000 années-lumière, et découvertes grâce au télescope spatial Kepler. On a également pu apprendre que ce télescope, lancé en 2009 pour détecter des planètes tournant autour d’autres étoiles que notre Soleil, avait déjà « dépassé les attentes », ayant jusqu’ici accumulé dans sa mire 1235 planètes « candidates ».

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Mais comment passe-t-on du statut de planète candidate à planète confirmée? Et combien de temps avant qu’une de ces confirmées soit une deuxième Terre?

Que faut-il pour confirmer?

Au début, ce n’est qu’un « bip » sur l’écran : c’est-à-dire une infime variation dans la lumière émise par l’étoile, qui signifie qu’entre cette étoile et nous, quelque chose est passé. Mais ce quelque chose n’est pas nécessairement une planète : sur la liste des « faux positifs », on trouve par exemple une étoile plus brillante qui se trouve dans le même axe que deux étoiles tournant l’une autour de l’autre, de sorte que l’une finit inévitablement par éclipser l’autre.

Dans un article récent, Nature explique que la façon la plus « simple » d’éliminer les faux positifs est d’observer la suspecte en utilisant une seconde méthode (par exemple, un autre télescope spatial, le Spitzer, qui observe le ciel dans l’infrarouge).

Mais tout cela prend du temps. Kepler, à lui tout seul, ne peut confirmer une planète candidate que lorsqu’elle est membre d’une famille. C’est ce qui explique qu’en août 2010, une équipe d’astrophysiciens ait confirmé dans Science la présence d’un duo de planètes (d’à peu près de la taille de Jupiter), appelées Kepler-9b et 9c. Et c’est ce qui explique qu’à présent, un autre groupe d’astrophysiciens annonce dans l’édition du 3 février de Nature ce groupe de six planètes (respectivement de 2 à 14 fois la Terre) autour d’une étoile appelée Kepler-11.

Et la seconde Terre?

Kepler a beau avoir un oeil perçant, la réalité favorise les planètes géantes qui tournent très près de leur étoile, plutôt que les naines comme la Terre.

- Parce que la Terre est trop petite, mais pas seulement pour ça (la dernière planète annoncée, en décembre, faisait moins d’une fois et demi la Terre). - Mais surtout parce que la Terre met une longue année à faire le tour du Soleil.

Autrement dit, un extra-terrestre doté des mêmes télescopes que nous détecterait peut-être, en observant le Soleil, un « bip » lorsque la Terre passerait entre le Soleil et lui, mais il lui faudrait ensuite attendre un an pour détecter l'autre « bip ».

Cinq des six planètes annoncées en grandes pompes la semaine dernière tournent à une distance plus rapprochée de leur étoile que ne l’est Mercure. D’où l’expression « cordées comme des sardines ».

En fait, on a tendance à l’oublier, mais le premier objectif de Kepler n’est pas de trouver une seconde Terre : il est possible qu’il en trouve, mais ça pourrait être juste un peu au-delà des limites de ce qu’il est capable de voir.

Son premier objectif est plutôt d’estimer, à partir de ses observations de 150 000 étoiles, quel pourcentage des étoiles similaires à notre Soleil ont des planètes rocheuses —comme la Terre, Mars ou Vénus. Et la seule façon de faire ça, conclut dans Nature le scientifique en chef de Kepler, William Borucki, « est de séparer méticuleusement les vrais signaux des faux positifs ».

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