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Il existerait une recette au moment de grâce! Prendre du plaisir au concert dépend en effet du talent de l’interprète. Sa capacité à rendre expressif son instrument nous tire des larmes ou nous laisse de marbre.

Pourtant, ce ne serait en fait qu’une question de mécanique, qu’il est possible de reconstruire en laboratoire, comme le montrent des chercheurs de l’Université McGill.

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« Cela fait partie de l’apprentissage du pianiste. Celui qui joue contrôle différents éléments – « toucher », pédales, etc. — et cette maîtrise le rend virtuose ou piètre exécutant », explique Daniel J. Levitin, directeur du Laboratoire de l’expertise, la cognition et la perception musicale de l’Université McGill.

C’est en allant au concert que le chercheur, déçu par l’interprétation d’un concerto de Mozart, s’est questionné sur la communication de l’émotion musicale. Ou plus simplement, sur la façon dont les musiciens parviennent — ou pas — à nous émouvoir.

Pour mieux comprendre la recette d’une interprétation réussie, son équipe de recherche a demandé à un interprète d’exécuter une pièce musicale au piano (un des Nocturnes de Chopin) sur un Disklavier, un clavier muni d’une centaine de capteurs.

Puis, ils ont modifié différents paramètres à l’ordinateur, avant de soumettre quatre versions fort différentes à l’écoute de cobayes. Ces derniers devaient en noter l’expressivité de 1 à 10. Résultat : les variations de rythme (lent ou rapide) donneraient plus d’expressivité au jeu que celles de la sonorité (fort ou doux).

Un clavier bien tempéré

Le piano s’avère l’un des seuls instruments où il est possible de produire autant de nuances. Le pianiste peut obtenir cette variété de « touchers » des notes (« legato », durée, intensité) et en jouant avec les pédales.

En effet, de simples changements dans ces composantes expressives peuvent modifier la perception musicale. Et de subtiles modifications sont perçues par les oreilles attentives des musiciens participants.

Car plus on joue de la musique, plus on aurait l’oreille pour distinguer une « bonne » interprétation d’une médiocre!

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