Les négociations de ces dernières années ont mis en place, à défaut d’un nouvel accord de Kyoto, un fonds pour venir en aide aux nations qui auront à s’adapter aux changements climatiques. Évaluée à 100 milliards$ d’ici 2020, cette aide peine à avancer, et si la tendance se maintient, les objectifs ne seront pas atteints en 2020.
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Or, un rapport du groupe Oil Change International déposé à Doha évalue qu’en 2011, les 22 pays les plus riches ont dépensé 58 milliards$ et demi en subventions aux pétrolières et gazières, contre 11,2 milliards$ en aide aux pays en voie de développement, soit cinq fois plus. L’écart est encore plus grand en Allemagne (6,5 milliards$ contre 500 millions) tandis qu’il n’est «que» de sept à huit fois plus en France et au Canada.
Le rapport, explique son auteur, Stephen Kretzmann, se veut une façon de pointer les maigres avancées dans la lutte contre les gaz à effet de serre, puisqu’une élimination de ces subventions réduirait de beaucoup les «avantages» de continuer à émettre ces gaz à effet de serre, tandis que ça libérerait des sous pour aider les états insulaires ou fragiles à s’adapter à la hausse du niveau des mers, au déclin des pêches ou à la fonte de leurs glaciers.
Parallèlement, l’étudiante universitaire américaine Anjali Appadurai, dont le discours devant les délégués des 194 pays était devenu viral sur YouTube l’an dernier, a été temporairement interdite d’entrée à Doha. Dans son discours l’an dernier, elle avait lancé:
Nous sommes la majorité silencieuse. Vous nous avez donné un siège dans cette salle, mais nos intérêts ne sont pas sur la table. Qu’est-ce qu’il faut pour être partie prenante dans cette partie? Lobbyistes? Compagnies? Argent? Vous avez négocié toute ma vie. Pendant tout ce temps, vous avez failli à atteindre vos objectifs, vous avez raté les cibles et vous avez brisé vos promesses.
C’est à la suite de protestations sur Internet que les restrictions à son sujet auraient été levées à Doha, mais plusieurs reportages font état de mesures de sécurité plus strictes que d’ordinaire pour les représentants d’organismes non gouvernementaux. Leur temps de parole dans certains forums a également été réduit.
