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Les inondations estivales de Calgary ont laissé un goût amer aux autorités municipales: trois décès, des milliers de personnes évacuées, 18 quartiers sous les eaux, dont le centre-ville, l’annulation d’événements du Stampede, et la nécessaire –et coûteuse— réfection des infrastructures détruites.

Les évènements extrêmes des dernières années illustrent à quoi ressemblent les conséquences des changements climatiques : pluies importantes, orages violents, inondations à répétition, etc. «Même si elles n’adhèrent pas toujours aux causes, les autorités municipales ne peuvent pas faire autrement que d’y faire face», relève Caroline Larrivée du groupe Impacts et Adaptation du consortium Ouranos.

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C’est ce qu’a fait Trois-Rivières qui devient la première ville québécoise à s’être dotée d’un plan d’adaptation aux changements climatiques: modification de son système d’égout, plan de verdissement pour réduire les îlots de chaleur, réduction des émissions de gaz à effet de serre. Autant de mesures qui devraient prochainement être mises en place.

Pour tenter de prévoir l’imprévisible, la municipalité a été épaulée par le Comité sur la vulnérabilité de l’ingénierie des infrastructures publiques (CVIIP), initié par l’organisme Ingénieurs Canada. Il faut savoir que l’infrastructure publique a généralement la vie longue —20 ans pour une route, 50 ans pour un pont et 100 ans pour une construction souterraine. «Le principal défi est de composer avec le bâti existant. Il faut profiter des entretiens ou des réfections pour adapter cette infrastructure aux changements qui surviennent», relève-t-elle.

Résister aux changements climatiques

Pour planifier en fonction des changements climatiques, le protocole du CVIIP analyse la vulnérabilité de chaque composante de l’infrastructure. Par exemple, le système d’approvisionnement en eau d’une ville se constitue de la source, de la station de pompage, de l’usine de traitement des eaux et du réseau de distribution.

De plus, chaque partie se détaille encore en équipements, pièces et technologies. «Le protocole consiste à prendre un immense problème, à le découper en morceaux plus digestes et à questionner ce qui est en place pour agir plus stratégiquement.» Comment se déroule le traitement d’une eau plus chaude? Que se passe-t-il si le niveau de la source fluctue? Comment se comporte le système électrique lors de violents orages?

L’aménagement du territoire –qui est une grande partie du problème– fera partie de la solution. Planter des arbres pour combattre les îlots de chaleur, aménager des noues –des fossés herbeux pour absorber une plus grande quantité d’eau de pluie, créer des parcs ou encore redécouvrir des rivières autrefois enfouies (voir encadré), la solution ne sera pas seulement technologique.

De plus, s’adapter au changement ne coûte pas forcément cher, selon la chercheuse. «Surdimensionner de 10% une canalisation d’évacuation des eaux revient à un coût marginal si on le planifie bien», assure-t-elle.

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