Vous voulez «démontrer» que le réchauffement climatique est un canular? Que les vaccins sont dangereux? Facile: il y a quelque part une revue «scientifique» pour ça. Et Google va même vous aider.

Jeffrey Beall, le bibliothécaire de l’Université du Colorado, les appelle des «éditeurs prédateurs»: son répertoire recense à présent des centaines de «suspects». Le principe est simple: envoyer un maximum de courriels à des scientifiques en les invitant à soumettre des articles pour publication. Ces revues se financent par les paiements des auteurs, ce qui est une pratique courante, mais elles acceptent tous les articles soumis, ce qui l’est moins.

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Or, ça ouvre la porte à une autre source de revenus: puisque ces revues ne font aucune révision, n’importe quel groupe d’intérêt qui en a les moyens peut effectivement publier n’importe quelle théorie farfelue.

La communauté scientifique dispose d’outils pour identifier les revues qui ont peu de crédibilité, mais aux yeux du grand public, il suffit souvent d’un titre en apparence scientifique pour n’y voir que du feu. Ce qui n’arrange rien, note Jeffrey Beall sur son blogue, c’est que Google Scholar recense tout ce qui se publie en ligne, sans se soucier, lui, de la crédibilité de ces revues. «Google Scholar est le plus utilisé des moteurs de recherche académiques, et pourtant, il est de plus en plus pollué par de la fausse science.»

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