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Ce vendredi 22 avril, Jour de la Terre, sera la première journée où les nations pourront officiellement signer l’accord de Paris, intervenu à la fin de la conférence sur le climat de décembre. Et si la tendance se maintient, avec 130 pays signataires, ce sera la plus grosse cérémonie de ce genre de l’histoire des Nations Unies.

En quoi le moment de la signature est-il important?

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Nulle part dans l’accord de Paris n’est-il écrit à quel moment celui-ci entre en vigueur. Certaines des anciennes versions parlaient de l’année 2020, une idée qui a été abandonnée en cours de route. Par conséquent, la seule chose qui donne du poids à l’entente, c’est le nombre de pays qui vont officiellement la signer —et leur poids relatif quant aux émissions de gaz à effet de serre.

Doit-il y avoir un nombre minimal de pays signataires?

Oui. L’entente doit avoir été adoptée par au moins 55 pays représentant au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre. Mais c’est ici que ça se complique: la signature le 22 avril ne suffit pas. Dans la plupart des cas, l’entente doit être entérinée par le gouvernement du pays. Par exemple, comme au Canada, par un vote du parlement.

Au moins trois pays, la Suisse, les Iles Marshall et l’île Palau, n’ont pas attendu la cérémonie de signature et ont déjà complété cette étape.

Les États-Unis et la Chine?

Aux États-Unis, sachant qu’un vote au Congrès serait difficile à obtenir, le président Obama a annoncé que l’adoption de l’accord de Paris se ferait par un décret présidentiel. Une chose qui, de l’avis des experts, serait possible parce que l’accord de Paris n’est pas «légalement contraignant»: en d’autres termes, un pays qui n’atteindrait pas ses cibles ne pourrait pas être mis à l’amende.

Le président chinois, Xi Jinping, s’est également engagé à ce que l’accord soit ratifié cette année. La Chine sera parmi les 130 pays signataires le 22 avril. À eux deux, les États-Unis et la Chine représentent environ 40% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Si l’accord de Paris n’est pas légalement contraignant, quelle valeur a-t-il?

Plusieurs le voient effectivement comme un accord trop faible, qui «a laissé s’échapper le dernier espoir de limiter le réchauffement à deux degrés». Mais d’autres le voient comme un signal positif : un signal aux gens d’affaires, par exemple, que d’investir dans les énergies propres est un geste intelligent. Les milieux environnementaux se réjouissent à ce sujet que les investissements mondiaux dans les énergies propres aient atteint un record de 286 milliards$ en 2015.

La route est toutefois longue, prévient nul autre que le président de la Banque mondiale: le prochain gros obstacle, a-t-il déclaré en prévision de la cérémonie du 22 avril, est de «changer les incitatifs» financiers qui rendent un investissement dans les énergies fossiles encore très avantageux. La Banque mondiale fait depuis 2015 la promotion d’une taxe sur le carbone.

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