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Pas moins de 25 observatoires auront les yeux (et les oreilles) rivés sur Jupiter à un moment ou l’autre des 20 prochains mois, tandis que Juno tentera de lever le voile sur le géant de notre système solaire.

L’excitation qui anime en ce début de semaine les passionnés d’exploration spatiale laissera en effet place à une attente plus tranquille tandis que les données s’accumuleront au rythme des neuf instruments de la sonde spatiale. À condition, bien sûr, que tout se passe bien aujourd’hui, lorsque Juno se mettra en orbite autour de Jupiter. Ce texte sera remis à jour au fur et à mesure que s’effectuera l’approche finale.

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[ Ajout 0h05 ] Ça y est: Jupiter a une nouvelle lune, et elle s'appelle Juno. Prochaine étape: se réorienter vers le Soleil et recharger ses batteries.

[ Ajout 23h30 ] Le simple "bip" reçu par les radiotélescopes confirme que le moteur principal s'est allumé comme prévu à 23h18. Juno a commencé son freinage.

[ Ajout 22h ] Au centre de contrôle, l'équipe Juno n'a plus rien d'autre à faire qu'attendre. À la vitesse de la lumière, toute instruction qu'ils pourraient envoyer à la sonde spatiale mettrait plus de 20 minutes. Juno est programmée pour pivoter à 21h16 HNE afin de se mettre en position pour, à 23h18, allumer ses moteurs afin de freiner pendant 35 minutes. Si tout va bien, une fois la manoeuvre terminée, Juno pointera son antenne vers la Terre et dira où elle en est. Retransmission sur NASA TV de 22h30 à 0h30 HNE.

[ Ajout 14h ] Au cours d'une conférence de presse de pré-insertion en orbite (c'est vraiment comme ça que ça s'appelle), tenue à midi, la NASA a confirmé que tout continuait de se dérouler suivant le plan prévu.

En attendant, quelques ressources pour mieux comprendre ce dont il sera question.

Des aurores boréales sur Jupiter ?

Ces derniers jours, tandis que Juno approchait, Jupiter en a profité pour offrir aux télescopes d’ici le spectacle d’aurores boréales bleues.

Derrière ces aurores boréales, il y a le gigantesque champ magnétique de Jupiter, objet d’une bonne partie de la curiosité des scientifiques.

Que surveiller les 4 et 5 juillet ?

Depuis quelques semaines, Juno accélère vers Jupiter, attirée par sa gravité. Dans la soirée du 4 juillet, elle allumera ses moteurs pendant 35 minutes pour freiner et se placer ainsi en orbite.

Et après la mise en orbite ?

La mise en orbite définitive est aussi longue que Jupiter est immense : les deux premières orbites de Juno dureront deux mois chacune, après quoi la sonde se retrouvera sur une trajectoire qui sera grosso modo définitive : des orbites d’environ 14 jours chacune passant par les pôles. Si tout va bien, elle tournera en tout 37 fois autour de Jupiter pendant 20 mois, soit jusqu’au 20 février 2018, alors qu’elle ira se désintégrer dans l’atmosphère de la planète.

Pourquoi des orbites polaires ? Pour ainsi éviter le plus gros des radiations qui enserrent la planète et qui pourraient endommager ses instruments.

Neuf instruments à bord

Protégés des radiations par un bouclier de titane, les neuf instruments visent tour à tour à analyser la composition chimique de Jupiter, ses nuages, son champ magnétique, les variations de son champ gravitationnel et la possibilité que la planète ait un noyau solide, très profondément caché sous ces nombreuses couches de nuages.

L'un des neuf instruments est toutefois inhabituel : la JunoCam, une caméra destinée spécifiquement au public. Les amateurs pourront en effet, par l’intermédiaire du site, analyser les images, en discuter et voter (à partir de l’automne) sur ce que la sonde devrait observer (ou aller réobserver). Déjà, des astronomes attachés à l’un ou l’autre des 20 observatoires mentionnés plus haut ont téléchargé des images qui ont servi à la planification de la mission et aux premiers objectifs de Juno.

La tache rouge et autres nuages

Jupiter est une boule de gaz géante dont les nuages que nous voyons à l'oeil nu ne sont que la pelure d’oignon supérieure. Pour l’instant, on n’observe aucune perturbation atmosphérique inhabituelle, ce qui donne confiance aux chercheurs de mieux comprendre les mécanismes à l’oeuvre. Ainsi, la tache rouge : Galilée lui-même l’avait observée il y a 400 ans ; elle tirait manifestement sur le violet au XIXe siècle. Elle diminue de taille depuis une vingtaine d’années.

De Galileo à Juno

Juno suit les traces de la sonde Galileo, qui a tourné autour de Jupiter de 1995 à 2003. L’orbite de Juno passant par les pôles plutôt que par l’équateur en fait toutefois une première : cela lui permettra de s’approcher à quelques milliers de kilomètres seulement de Jupiter — son champ magnétique, comme le nôtre, s’efface au-dessus des pôles — contre quelques centaines de milliers de kilomètres pour Galileo. Une partie de la mission de Galileo avait pour cette raison porté sur les lunes de Jupiter.

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