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Depuis que le futur président Trump a menacé de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, plusieurs observateurs ont noté que la Chine pourrait profiter de l’opportunité. Dispose-t-elle des atouts nécessaires pour devenir un chef de file ?

Si la tendance se maintient, les investissements des dernières années dans les énergies propres feront tôt ou tard de la Chine le meneur dans la course aux éoliennes et aux panneaux solaires — et ça pourrait venir encore plus vite si les États-Unis mettent le pied sur le frein. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la Chine a investi en 2015 plus de 100 millions $ en énergies vertes, et aurait mis en place cette année-là, à elle seule, la moitié des nouvelles éoliennes de la planète. Dans le solaire, la production chinoise entre 2008 et 2013 a contribué à l’essentiel de la baisse des prix de cette technologie, selon Amit Rosen, de l’Université George Washington. Le solaire est né aux États-Unis, les brevets sont majoritairement américains, mais seulement un tiers du marché américain, pourtant en pleine croissance, serait aujourd’hui détenu par des compagnies américaines — quoique une partie du reste soit également européen.

 

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La Chine est devenue le plus gros émetteur de gaz à effet de serre (GES), surclassant les États-Unis à la fin des années 2000. Mais avec cette « performance » sont venus des problèmes de santé, qui ont conduit le gouvernement à publier en 2014 un ambitieux plan climatique de cinq ans, dans lequel s’inscrit notamment le désengagement du charbon. Jusqu’ici, le pays n’a pas dévié de la cible, qui est de mettre fin à la croissance des GES avant 2030, et peut-être même plus tôt.

 

Un retrait des États-Unis de l’Accord de Paris fournirait aussi un autre atout à la Chine, écrit la journaliste britannique Isabel Hilton, spécialiste des affaires chinoises : « ce serait un des rares dossiers où la Chine pourrait prétendre agir sur le terrain moral ».

Sans compter, note le Scientific American, qu’au niveau diplomatique, ça donnerait à la Chine un levier pour pousser à son avantage d’autres négociations internationales, sur ses ambitions en mer de Chine par exemple, ou sur les futurs traités sur la propriété intellectuelle. Il faut savoir, résumait en fin d’année Inside Climate News, que l’univers des relations internationales est imprégné de questions climatiques, depuis le récent traité sur la réduction des émissions des avions jusqu’à celui sur les gaz réfrigérants. Là aussi, la Chine ne demanderait pas mieux que de devenir un chef de file...

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