Science en confiance
(ASP) - Deux enquêtes d'opinion
ont récemment mis en évidence la (très)
bonne image de la science en France: 88% des personnes
interrogées lui font confiance, un record ! Seuls
les OGM suscitent un moment de recul.
Ces deux enquêtes étaient
réalisées par la SOFRES pour le Ministère
français de l'Education et l'hebdomadaire L'Usine
Nouvelle. La première visait à
évaluer les attitudes des Français à
l'égard de la science -avec les mêmes questions
posées régulièrement depuis 1972-
et la seconde visait à comparer l'état
de l'opinion en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne
et aux Etats-Unis.
Quelles sont les conséquences de
la science pour l'Homme ? Une majorité de Français
(51%) estime que la science apporte "à peu
près autant de bien que de mal" -c'est le
pays où les réponses ambiguës sont
les plus fréquentes. Mais la surprise vient de
la montée des optimistes: la proportion de ceux
qui voient " plus de bien que de mal ", soit
45%, augmente pour la première fois depuis 1972!
Dans les autres pays étudiés, le pourcentage
d'optimistes varie entre 47% en Grande-Bretagne et 53%
aux Etats-Unis. Mais c'est en revanche dans ce dernier
pays qu'un groupe plus important rejette carrément
la science : 8% (contre 3% en France) répondent
qu'elle apporte plus de mal que de bien.
Partout, les effets du développement
des sciences sont jugés bénéfiques
pour le niveau de vie ou les conditions de travail.
Mais il n'en va pas de même pour les effets sur
le sens moral, sur les rapports entre les gens ou sur
la réduction des inégalités, qui
font apparaître une distinction entre un pôle
franco-allemand plutôt négatif et des pays
anglo-saxons plus positifs. À la notable exception
de la santé, plébiscitée par 73%
des Français qui estiment qu'elle s'est améliorée
depuis 50 ans et qui pensent que cela va continuer dans
les 20 ans à venir. Les autres domaines sont
plus ou moins dans le rouge: qualité de la nourriture,
qualité de l'eau, qualité de l'air...
Quant à la perception des risques
technologiques, elle est comparable dans les quatre
pays, sauf sur les organismes génétiquement
modifiés (OGM): si 82% des Français y
voient un risque pour la santé, seulement 55%
des Américains pensent la même chose. Pour
Daniel Boy qui a analysé ces enquêtes au
Centre d'études de la vie politique française
(CEVIPOF), "en Europe, un consommateur moyen ne
perçoit aucune utilité aux OGM. Par conséquent,
devant les controverses qui subsistent à leur
sujet, pourquoi prendrait-il un risque?
Jean-Claude
Oliva