(ASP) - Ah, ces météorologues... N’en a-t-on pas assez, de les entendre parler de se fichu "facteur de refroidissement"? Alors que le thermomètre annonce qu’il fait moins 10 degrés à l’extérieur, les voilà qui précisent qu’en raison de ce facteur de refroidissement, il ferait en réalité moins 30. Qui veut mettre le nez dehors, dans de pareilles conditions?

Sauf que le facteur de refroidissement aurait été exagéré, depuis sa création, il y a plus d’un demi-siècle.

C’est en effet en 1945 qu’un duo d’explorateurs de l’Antarctique l’a inventé. Et c'est depuis 1945 qu'on le critique: il tend à produire des résultats, comment dire, extrêmes.

C'est que la méthode utilisée laisse à désirer: elle consiste à mesurer la vitesse du vent -la logique étant que les gens, lorsqu'ils marchent, sont davantage exposés à ce fameux refroidissement.

Le problème, c'est les gens, dans une tempête de neige, ne marchent pas toujours la tête bien droite, à une vitesse constante de sept kilomètres à l'heure. Et ils ne marchent pas non plus directement face au vent -du moins, pas toujours. Aussi, le Service national de la météo des Etats-Unis vient de proposer un nouveau calcul: la "théorie du transfert de chaleur", qui s'appuie sur la façon dont le froid affecte la température de la peau -il existe des formules complexes pour calculer cela, que nous vous épargnerons ici.

En vertu de l'ancien indice, un vent soufflant à 40 kilomètres à l'heure alors qu'il fait moins 15 degrés Celsius, signifiait un facteur de refroidissement de moins 35 degrés. En vertu du nouvel indice, le météorologue n'annoncera plus qu'un modeste moins 25 degrés.

Ceci dit, le mercure, lui, continuera fidèlement d'annoncer le bon vieux moins quinze. Peut-être faudrait-il davantage se fier au mercure qu'au météorologue... sans oublier d'ajuster son foulard.