Semaine du 18 décembre 2000

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Diplomatie écologique

(ASP) - Même la diplomatie a ses miracles. Tewolde Gebre Egziabher en est la preuve vivante. Ce délégué éthiopien était au coeur du sommet de l'ONU sur la biosécurité, qui avait lieu la semaine dernière à Montpellier. Mais il est dans le décor depuis plus longtemps encore. Négociateur hors pair, il parvient depuis le début des négociations sur la biodiversité, lancées au sommet de Rio en 1992, à concilier les positions très hétérogènes des pays de son continent: entre le Kenya ou l'Egypte, grands ouverts aux OGM, et une Afrique Noire francophone sur la défensive. Sans parler de l'Afrique du Sud, qui a cultivé l'an dernier 300 000 hectares de plantes transgéniques.

Le secret de Tewolde? Partir des réalités locales sans entrer dans les controverses idéologiques. "Les OGM feront peut-être un jour la preuve de leur utilité", explique-t-il prudemment, mais "ce n'est pas le cas aujourd'hui". Or, qu'ils soient partisans ou adversaires des OGM, tous les pays africains se rejoignent pour constater qu'ils ne disposent ni des législations, ni des infrastructures nécessaires pour encadrer l'inévitable diffusion des OGM sur leurs territoires. Comme le note l'Algérienne Meriem Louanchi, experte auprès de l'Agence africaine des biotechnologies, "les multinationales productrices d'OGM sont déjà implantées en Afrique à travers le marché des phytosanitaires, et elles vont chercher à profiter du vide législatif pour diffuser leurs plantes transgéniques".

Les pays africains réclament donc par la voix de Tewolde une législation internationale très stricte sur les importations d'OGM: "nous soutenons l'obligation d'étiquetage des OGM destinés à être disséminés dans l'environnement, mais il faut aussi des règles sur le transport et la manutention des cargaisons, applicables à tous les OGM". La distinction entre semences et récoltes destinées à l'alimentation, au coeur des ententes actuelles, ne s'applique pas toujours dans les pays en développement. "Personne ne peut être sûr que les consommateurs vont réellement utiliser les grains dans le but prévu par l'importateur. Un agriculteur peut très bien décider de nourrir ses animaux avec une partie de ses semences génétiquement modifiées", explique ainsi Sem Taukondjo Shikongo, délégué namibien.

Alors que les Européens en sont à débattre des seuils autorisés d'OGM dans l'alimentation animale, la plupart des pays africains commencent à peine à bâtir une législation sur les biotechnologies. Si les grandes conférences internationales ont une vertu, c'est bien de rappeler la profondeur du fossé entre le Nord et le Sud...

Nicolas Chevassus-au-Louis
à Montpellier

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