Autre coup dur pour les Martiens
(ASP) - Il y a un peu plus de quatre ans,
la météorite ALH84001 était devenue
le chouchou des chercheurs de vie extra-terrestre :
dans ses profondeurs dormaient, affirmait-on, des fossiles
de " nano-bactéries ", cest-à-dire
des bactéries un millier de fois plus petites
que les plus petites des bactéries terrestres
connues.
Et puis, au cours des deux années
suivantes, recherches après recherches avaient
affaibli ces affirmations, au point où ce que
lon avait cru être la première preuve
dune vie extra-terrestre, était devenue
un pétard mouillé. A
présent, un nouvel élément vient
clouer le cercueil. Et ce, sans doute définitivement.
Une équipe internationale qui sest à
nouveau penchée sur ces infimes granules magnétisées
trouvées dans la météorite martienne,
conclut quelles ne ressemblent en rien à
leurs homologues terrestres, comme on lavait affirmé
en 1996.
Car tout reposait là-dessus :
ce que les chercheurs associés à
la Nasa- avaient affirmé avoir trouvé,
cette année-là, cétaient,
non pas les formes de vie elles-mêmes, mais les
traces appelées magnétites- que
laissent derrière elles des bactéries
lorsquelles se décomposent. Des traces
tout à fait semblables à celles laissées
par les bactéries telles que nous les connaissons,
avaient-ils même insisté dans la prestigieuse
revue Science, et qui ne pouvaient pourtant pas
provenir de la Terre, compte tenu de lhistorique
de cette météorite, il y a plus dun
milliard dannées (son expulsion de Mars
sous leffet dun impact ayant produit une
chaleur intense, qui avait emprisonné à
cet endroit ces soi-disant nano-bactéries).
Eh bien non, objectent cette fois Peter
Buseck, de lUniversité dÉtat
de lArizona et ses collègues, dans la dernière
édition des Proceedings of the National Academy
of Sciences. "Nous soutenons que les preuves
existantes sont inadéquates pour soutenir la
conclusion dune ancienne forme de vie sur Mars."
Les conclusions précédentes auraient été
basées sur une utilisation erronées des
chiffres obtenus au microscope électronique à
transmission. Aucune des traces magnétiques suspectes
ne correspond, même de loin, à celles que
laisseraient des bactéries.
Les défenseurs de la thèse
"il y avait de la vie dans cette météorite"
ont rapidement protesté. Selon eux, ces nouveaux
chercheurs se trompent, puisquils partent du postulat
quune bactérie terrestre et une bactérie
martienne se comporteraient de façon identique.
Défense curieuse de leur part,
puisque cest exactement le postulat sur lequel
se basaient les "découvreurs" dil
y a quatre ans...