La Nasa et l'héritage Goldin
(ASP) - La Nasa vient de perdre une boule
d'énergie et un personnage coloré, avec
la démission de Dan Goldin, qui fut son grand
patron pendant plus de neuf ans.
C'est à lui qu'on doit une politique
dont la justesse reste encore à démontrer:
faire mieux pour moins cher (better, faster, cheaper).
Une politique qui a rendu le programme spatial américain
plus facile à digérer pour le contribuable,
mais qui est aussi responsable de l'échec cuisant
d'au moins une des deux dernières sondes martiennes
(celle qui s'est écrasée sur Mars à
cause d'une confusion entre les mètres et les
pieds).
Mais quoi que ce soit qu'on puisse reprocher
à Dan Goldin, résume la revue britannique
Nature dans un hommage
(la lecture nécessite une inscription
gratuite) qu'elle lui rend, "c'est qu'il n'était
jamais ennuyeux". En fait, sa passion contagieuse est
arrivée à un moment où l'agence
spatiale américaine, décriée de
toutes parts et faisant face à plus de coupes
budgétaires que jamais, en avait bien besoin.
Et elle en aurait encore bien besoin:
le budget de la station spatiale internationale n'a
cessé, depuis neuf ans, de dépasser les
prévisions. Et ce n'est pas fini. Ce dossier,
qui n'a jamais soulevé l'enthousiasme des scientifiques
-les avantages tangibles de la station restent encore
et toujours à démontrer- en est virtuellement
au même point en 2001 qu'en 1992. Et la raison
a peu à voir avec la science ou la technologie,
mais plutôt avec la politique.
En somme, résume Nature,
Goldin était un réformateur
avec
peu de pouvoirs pour réformer.