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semaine du 11 juin 2001



L'homme est un loup


L'être humain n’est décidément pas tendre pour sa planète. Il aurait contribué à une extinction de masse des espèces vivantes... il y a plusieurs milliers d’années. Et sur deux continents, en plus.


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Deux recherches publiées la même semaine, l’une portant sur l’Australie et l’autre sur l’Amérique du Nord, arrivent en effet à des résultats similaires. Et fort dérangeants. A deux reprises, à 35 000 années d’intervalle, les humains auraient produit ce qu’on ne peut qu’appeler une catastrophe écologique.

"Je pense que nous avons ciblé le problème", résume, pour la revue Science, John Alroy. Un euphémisme.

John Alroy, biologiste de l’évolution à l’Université de Californie à Santa Barbara, est l’auteur de la première recherche. A partir d’un modèle informatique, il prétend reproduire ce qui s’est passé en Amérique du Nord à la fin du Pléistocène —une période allant d’il y a 50 000 à 11 000 ans. Son modèle tient compte de l’évolution démographique des humains et de 41 espèces de grands herbivores. Et son modèle arrive à une conclusion: l’extinction de masse était "inévitable"... une fois les humains arrivés en Amérique.

Même scénario en Australie, mais cette fois sur le terrain. Il y a 46 000 ans, viennent de démontrer le géochronologiste Richard Roberts, de l’Université de Melbourne et le biologiste des mammifères Timothy Flannery, du Musée d’Australie du Sud, ont été rayés de la surface de la Terre des populations entières de mammifères et d’oiseaux. Et ce, peu de temps après l’arrivée en Australie des premiers humains.

"La quantité de preuves tend maintenant clairement vers une explication humaine", assure un autre géochronologiste, Gifford Miller, dans une analyse de cette seconde étude.

Les pertes furent colossales: 28 genres et 55 espèces de vertébrés en Australie seulement, dont un cousin du kangourou qui pesait jusqu’à 300 kg. En fait, presque tous les "reptiles, mammifères et oiseaux de plus de 100 kg". En Amérique du Nord, pas moins des deux tiers des grands mammifères: disparition, il y a environ 11 000 ans, du tigre à dents de sabre, d’une espèce de bison laineux, d’antilopes géantes. Et du fameux mammouth.

Dans les deux cas donc, des disparitions survenues, comme par hasard, après l’arrivée des humains sur ces continents.

Bien sûr, prouver hors de tout doute la responsabilité humaine s’avère difficile. Le débat, en fait, a cours depuis une centaine d’années. Mais à présent que l’on connaît avec précision la date de l’extinction massive d’Australie, il devient possible d’écarter l’autre coupable possible, le changement climatique. Le réchauffement pourrait en effet être mis en cause dans le cas d’événements survenus il y a 11 000 ans —on sortait alors de l’ère glaciaire- mais il y a 46 000 ans, il n’y a eu ni réchauffement ni refroidissement.

Et il y avait seulement quelques milliers d’années que les humains avaient mis pied en Australie. Richard Roberts et son équipe ont analysé 28 sites aux quatre coins de ce pays, utilisant les méthodes les plus avancées de la physique et de la chimie pour dater les ossements et les cailloux ou sédiments environnants. Dans l’esprit du géochronologiste, il n’y a plus de doute: "si les humains n’étaient pas arrivés en Australie, cette méga-faune ne se serait pas éteinte".

Pas simplement parce que ces chasseurs ont traqué les bêtes jusqu’à l’extinction. Mais ils ont aussi brûlé certains territoires, peut-être pour rendre la chasse et les déplacements plus faciles —faisant ainsi disparaître une partie de la nourriture des herbivores. Bref, ils n’avaient peut-être même pas l’intention de faire du mal à leur environnement... mais les résultats furent tout de même désastreux. Ca ne vous semble pas familier?

 


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