Bonne nouvelle pour le clonage
(ASP) - Une firme américaine vient
de faire la preuve quun des bénéfices
depuis longtemps annoncés du clonage thérapeutique
est effectivement possible.
En transplantant sur une vache des tissus
cardiaques prélevés sur un embryon qui
était le clone de cette même vache, les
chercheurs sont parvenus à empêcher le
rejet de ces tissus par la force des choses, puisque
ces tissus étaient les doubles de ceux de la
vache.
Autrement dit: les chercheurs ont commencé
par cloner une vache. Ils ont fait grandir lembryon
ainsi obtenu dans lutérus dune mère-porteuse.
Alors quil était âgé de six
semaines, ils ont prélevé chez lui des
tissus en devenir (dont des tissus cardiaques, et un
fragment de rein). Quils ont transplantés,
après quelques semaines de développement,
dans la vache initiale. Qui
na pas rejetés ces corps étrangers.
A un détail près, cette
expérience correspond à la définition
du clonage thérapeutique: on fait croître,
en éprouvette, un clone qui nest pas un
individu en devenir, mais un amas de cellules qui ne
se sont pas encore spécialisées et dont
on peut par conséquent se servir pour obtenir
des organes à transplanter. Mais le détail
qui manque est important: cest quon ne sest
pas contenté ici dun amas de cellules qui
croissait artificiellement en éprouvette. On
a bel et bien fait croître un clone dans un utérus,
et cest sur un embryon approchant de la maturité
quon a prélevé ces organes -ce qui
serait, Dieu merci, illégal, si la chose avait
plutôt mis en scène un humain.
La firme de biotechnologie à qui
on doit cet exploit est Advanced Cell Technology, de
Worcester, Massachusetts, celle-là même
qui avait fait un gros coup médiatique lautomne
dernier (voir ce texte)
en prétendant avoir conçu le premier clone
humain alors quil ne sagissait que
dun amas dune demi-douzaine de cellules
qui ne sétait développé que
pendant quelques heures.
Aux yeux des chercheurs, cette réussite
démontre la viabilité du clonage thérapeutique:
faire pousser le clone de votre rein ou de vos tissus
cardiaques à lintérieur de votre
corps, ne provoquerait pas de rejet, contrairement à
une crainte souvent exprimée.
Cette nouvelle, qui avait été
officieusement annoncée en janvier, mais dont
les données scientifiques nont été
publiées quen fin de semaine, dans la dernière
édition du mensuel britannique Nature Biotechnology,
survient alors que le Congrès américain
est toujours en train de débattre sur la possibilité
dinterdire toute forme de clonage humain le
dédoublement dun individu, aussi bien que
le clonage thérapeutique.