Les anti-OGM de Porto Alegre
(ASP) - Une coalition dagriculteurs
de lOuest de la France et du Sud du Brésil
qui sallient pour vendre du soja sans OGM, voilà
qui nest déjà pas banal, à
lheure de la mondialisation : de tels groupes
sont en effet plus souvent enclins à se bagarrer
pour ramasser quelques miettes supplémentaires
du marché international.
Les deux groupes ont choisi la clôture
du Forum social mondial de Porto Alegre, au Sud du Brésil,
pour souligner lévénement. Mercredi,
le 6 février, un bateau quitte les côtes
brésiliennes à destination des côtes
françaises. A bord, ce fameux soja sans OGM.
Le tout, rapporte
le cyber-magazine alternatif Mediasol, remonte à
1998: à ce moment, organismes génétiquement
modifiés était encore une expression
virtuellement ignorée en Amérique, mais
le débat faisait déjà rage en Europe.
Au point où une coopérative de 7000 petits
producteurs brésiliens, conscient que le public
se ferait bientôt de plus en plus exigeant, cherche
à mettre sur pied une production locale certifiée
"sans OGM". Le président de cette coopérative
se rend en France. Des contacts sont pris. Le nouveau
gouverneur de la province du Rio Grande so Sul proclame
sa terre sans OGM, au grand déplaisir des géants
de la biotechnologie. De fil en aiguille, un premier
contrat est signé, qui se traduit par ce premier
envoi de soja brésilien.
Cette livraison, mineure en soi, ne bouleversera
pas le marché français. Mais les partenaires,
de part et dautres de lAtlantique, espèrent
quelle fera boule de neige. La publicité
dont elle bénéficie cette semaine incitera
peut-être les distributeurs français à
en réclamer davantage; les avantages quen
retirera cette province du Sud attireront sans doute
la convoitise de ses voisines. Reste à voir comment
réagiront les compagnies de biotechnologie déjà
bien implantées au Brésil, les étrangères
tout comme les locales -puisque le Brésil est
devenu, parmi les pays en voie de développement,
un chef de file de la production d'OGM.