La chasse aux planètes: de bonnes affaires
(ASP) - Les astronomes continuent de détecter
des planètes tournant autour détoiles
autres que notre Soleil : près de 80, à
présent. Et mine de rien, depuis six ans que
cette traque a débutée, elle sest
transformée en une bonne occasion daffaires.
En janvier 1996, quelques semaines seulement
après la détection de la toute première
planète dite "extra-solaire", le directeur
dalors de la Nasa, Dan Goldin, avait profité
du colloque annuel de la Société astronomique
américaine pour lancer un défi: dici
25 ans, quelquun parmi vous devra avoir trouvé
un moyen de prendre la première photo dune
planète extra-solaire semblable à la Terre.
Le défi est de taille. Parce que,
rappelons-le, sur ces 80 planètes détectées,
aucune na été prise en photo. Tout
ce quon a pour linstant, ce sont les oscillations
que provoque cette planète sur son étoile
en lui tournant autour. Et encore ne sagit-il,
dans tous les cas, que de planètes grandes comme
Jupiter, voire 10 fois plus grandes que Jupiter alors
que Jupiter fait à elle seule 300 fois la Terre.
De fait, quand on observe une étoile
au télescope, toute planète qui pourrait
se trouver à proximité se retrouve noyée
dans la lumière de cette étoile lécart
de brillance étant de lordre de 10 milliards
contre un, pour une minuscule planète comme la
nôtre.
Le défi en est donc un technologique:
il faut créer des caméras plus puissantes,
des logiciels de traitement dimage plus pointus...
et il faut dresser des plans pour des télescopes
en orbite terrestre.
En janvier de cette année, donc
six ans plus tard, au congrès de la Société
astronomique américaine, on pouvait mesurer,
raconte la revue britannique Nature, le
chemin parcouru: jadis relégués aux
petites salles, les ateliers sur les planètes
extra-solaires occupent désormais les auditoriums.
Et les premières photos de planètes de
la taille de Jupiter semblent à portée
de la main.
Peter Nisenson, du Centre Harvard-Smithsonian
dastrophysique à Cambridge, Massachusetts,
est par exemple venu présenter son projet de
coronographe la technologie qui consiste à
bloquer la lumière quon ne désire
pas voir, un peu comme lorsquon se met la main
devant un seul oeil. Une équipe de lInstitut
du télescope Hubble à Baltimore, a décrit
la nouvelle version de son projet Jovian Planet Finder,
un télescope spatial amarré à la
station spatiale internationale et qui, avec laide
dune nouvelle génération de miroirs,
partirait à la chasse de planètes géantes
autour de 50 étoiles. Enfin, une première
étape a été franchie vers le projet
qui intéresse vraiment les non-astronomes, le
Terrestrial Planet Finder, une mission que la Nasa aimerait
réaliser en 2014, au coût dau moins1,3
milliard. En plus de prendre des photos, ce télescope
serait assez sensible pour analyser le spectre lumineux
de ces planètes, à la recherche, par exemple,
de traces doxygène ou deau.
Mais il y a encore bien des étapes
à franchir avant que ce projet nobtienne
lapprobation des autorités.