L'événement de la semaine.


Pour tout trouver
sur Internet!


Tous les médias
en un clin d'oeil!


Nos nouvelles brèves
  
  


Notre chronique de
vulgarisation scientifique!



Plus de 1500 questions





Hommage à...
Le monde delon GOLDSTYN
La science ne vous interesse pas?
Dossiers
Promenades






Le 13 février 2002



Retour au sommaire des capsules


Les scientifiques partagent moins

(ASP) - La science a reposé, à toutes les époques, sur le partage d'information. Mais à l'heure où Internet devrait sur-multiplier ce partage, des recherches récentes tendent à démontrer qu'au contraire, le secret est de plus en plus de mise.

En dépit de l'image populaire, qui associe souvent les laboratoires aux secrets d'État, la plupart des avancées de la science ont en effet été rendues possibles parce que les scientifiques étaient de grands livres ouverts: quiconque désirait accéder à leurs données complètes, à leurs rapports de recherche, à leurs méthodologies, n'avait qu'à en faire la demande, dès que cette recherche était complétée.

Or, une étude menée auprès de 1800 généticiens et autres experts en sciences de la vie vient de confirmer ce que plusieurs soupçonnaient: près de la moitié de ces scientifiques ont refusé à leurs collègues d'accéder à leurs données, concernant des recherches qu'ils avaient pourtant déjà publiées. Et ce qui n'arrange rien, les 1800 scientifiques en question ont été choisis parce qu'ils travaillent dans les 100 centres de recherches universitaires américains recevant les plus importantes subventions gouvernementales -bref, des fonds qui appartiennent, en théorie, au public.

L'étude a été menée par une équipe de l'Ecole de médecine de l'Université Harvard et l'Hôpital général du Massachusetts, et est publiée dans la dernière édition du Journal of the American Medical Association.

Et ce n'est pas la première fois que de tels résultats troublants surgissent, rappelle le Los Angeles Times: dès 1990, une étude menée à l'Université Carnegie Mellon, à Pittsburgh, avait découvert que le tiers des règlements sur la recherche dans 1058 centres universitaires financés par l'industrie, comportaient des clauses autorisant le commanditaire à empêcher la divulgation des résultats.

De fait, la montée en puissance de cette manie du secret semble directement liée à la montée en puissance du secteur privé dans le secteur de la recherche universitaire -lui-même lié au désengagement progressif des gouvernements.

"Ultimement, ça va avoir un impact sur la qualité de la science", déplore pour le Times, Sheldon Krimsky, dont la tâche est de suivre les conflits d'intérêt et les problèmes éthiques en recherche. D'une part, l'information circule plus difficilement, ce qui ralentit le travail d'équipes qui travaillent sur des projets indépendants, mais assez proches pour pouvoir se nourrir les uns des autres. Dans l'étude de Harvard, un chercheur sur quatre a dû retarder ses propres travaux parce que des collègues avaient d'autant retardé la divulgation de leurs données.

Mais d'autre part, il devient impossible aux autres chercheurs de détecter les erreurs, lorsque erreurs il y a, dans les travaux de leurs collègues, de sorte que ceux-ci peuvent poursuivre sur leur lancée pendant des années, sans s'apercevoir qu'une partie de leur édifice repose sur une faille.

Il y a évidemment des gros sous derrière tout cela. La recherche universitaire génère, selon certaines évaluations, quelque 40 milliards$ par année aux Etats-Unis. Et c'est sans compter la recherche qui se fait dans les laboratoires industriels et commerciaux. L'industrie pharmaceutique, à elle seule, a dépensé en recherche 22,4 milliards$ en l'an 2000, en partenariat ou non avec des universités.

Capsule suivante

Retour au sommaire des capsules


Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!

 

 

 

En manchette cette semaine:

Clones et politique


Archives des capsules

Les capsules les plus populaires des 3 derniers mois


Voyez aussi nos nouvelles québécoises




 
Accueil | Hebdo-Science | Le Cyber-Express | Bibliothécaire Québécois | plan du site