Emoi autour de la banquise
(ASP) - Or donc, des milliards de tonnes
de glace, rien de moins, ont quitté lAntarctique.
Il a suffi dun mois pour que cette masse de glace
de plus de 3200 kilomètres carré, léquivalent
dun petit pays comme le Luxembourg, ne se disloque
et ne se sépare de la banquise.
Avec ce départ fracassant et
qui a dû être assourdissant pour les animaux
marins qui passaient à proximité- se trouvent
spectaculairement confirmées les pires craintes
des scientifiques quant aux impacts dévastateurs
du réchauffement. La banquise Larsen, comme on
lappelle, était
solidement en place depuis 12 000 ans. Elle atteignait
par endroits 220 mètres dépaisseur.
Aujourdhui, elle est éparpillée
sous la former de milliers dicebergs qui voguent
sur la froide mer Weddell et vont remonter vers le Nord,
vers locéan Atlantique.
Le niveau des océans naugmentera
pas de façon perceptible. En fait, sil
avait eu à grimper, ce serait déjà
fait puisque, rappellent les experts, cette masse de
glace, qui fond dabord par le dessous, flottait
déjà sur la mer. Ce qui sest passé
ce mois-ci, cest sa dislocation finale. Mais si
dautres événements comme celui-là
doivent survenir, on ne pourra plus longtemps parler
dun phénomène imperceptible.
"La banquise était fracturée
en de multiples endroits et sa partie nord sétait
effondrée en 1995", rappelle à Libération
Helmut Rott, de lUniversité dInnsbruck,
en Autriche. Cette dislocation avait été
décrite comme inéluctable en 1998, par
des chercheurs britanniques. Le futur des observations
de la banquise Larsen devra se faire du haut des airs...
Réchauffement planétaire?
Ou réchauffement régional? Les avis divergent.
Le recul de la banquise sest nettement accéléré
depuis 20 ans. Mais comme les plus anciennes observations
satellites de cette région ne remontent quà
une vingtaine dannées, et les données
météo à une cinquantaine dannées,
on a fort peu de chiffres sous la main sauf les
prélèvements de glace- pour comparer le
passé avec le présent...