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Le 1er février 2002



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Le Boléro composé par un cerveau malade

(ASP) - C’est un problème neurologique qui aurait influencé Maurice Ravel lorsqu’il a écrit sa dernière et sa plus célèbre oeuvre, le Boléro. Telle est du moins la conclusion —hérétique, aux yeux des adeptes- de François Boller, de Centre de recherche Paul Broca, à Paris.

Ce n’est pourtant pas un mystère que le compositeur français Maurice Ravel a souffert progressivement d’une mystérieuse maladie dégénérative, à partir de l’âge de 52 ans (en 1927). Il a perdu la capacité à parler, à écrire et à jouer du piano. Il a donné son dernier concert en 1933, et est mort en décembre 1937.

Quelle était cette maladie ? Plusieurs ont suggéré l’Alzheimer, mais François Boller, dont le travail paraît dans la dernière édition de l'European Journal of Neurology, rétorque que les premiers symptômes sont apparus à un âge trop jeune —et que, de surcroît, la mémoire de Ravel, elle, n’a jamais été affectée.

Or, il se trouve qu’une combinaison de deux maladies, l'aphasie primaire —qui attaque les centres du langage dans le cerveau- et la dégénérescence corticobasale, qui attaque le contrôle des mouvements, pourrait expliquer l’état de Ravel pendant les dernières années de sa vie.

Et c’est là qu’intervient le Boléro : les dommages au cerveau liés à ces maladies touchent particulièrement l’hémisphère gauche du cerveau. Bien que les aptitudes musicales soient réparties un peu partout dans notre matière grise, il se trouve que l’hémisphère gauche est la région où s'orchestrent les mélodies. Selon Boller et ses collègues, les dernières œuvres de Ravel montrent que le timbre en est venu à dominer, au détriment de la mélodie: un fait certainement caractéristique du Boléro (composé en 1928), qui ne contient que deux thèmes, chacun répété huit fois. Et qui a 30 phrases musicales surimposées, et 25 différentes combinaisons de sons (le timbre, c'est tout cela). Au point où Ravel lui-même le décrivait comme une "construction orchestrale sans musique".

Le Boléro, construit par un cerveau malade? Si tel est le cas, on a déjà vu pire dans le monde des arts…

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