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Le 30 juin 2003


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L'avenir est à la pollution

(Agence Science-Presse) - L'avenir n'est pas rose. Il serait plutôt gris. D'un gris de nuages de pollution. En dépit des efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, en dépit de la prise de conscience au sein de la population, en dépit de la montée des mouvements écologiques, il faudra encore des décennies avant que la tendance ne s'inverse.

En fait, si le virage vers une énergie verte ne se fait pas plus vite, les émissions de gaz à effet de serre réussiront encore à doubler d'ici 30 ans, propulsant le réchauffement planétaire vers de nouveaux sommets. C'est ce qui ressort d'une étude financée par l'Union européenne (World Energy, Technology and Climate Change Outlook), et publiée en mai. Les auteurs de cette prévision la présentent comme la plus complète sur les tendances dans l'utilisation des énergies, anciennes et nouvelles.

Autrement dit, en 2030, la planète sera encore plus dépendante qu'aujourd'hui des carburants fossiles.

La conclusion est-elle exagérément pessimiste? Pas quand on considère la "vitesse" à laquelle les pays industrialisés se rallient aux exigences pourtant modestes du Protocole de Kyoto, dénoncent les chercheurs français, belges et espagnols qui ont pris part à cette étude.

Si la tendance se maintient, les émissions de CO2 croîtront de 2,1% par année au cours des trois prochaines décennies: d'une part, le charbon demeurera une source d'énergie abondante et peu coûteuse, et d'autre part, la proportion mondiale allouée aux énergies renouvelables chutera de 13 à 8% pendant ces trois décennies, les populations d'Afrique et d'Asie étant vouées à brûler de plus en plus de carburants fossiles… à mesure que les forêts reculeront.

Une lueur d'espoir? Il y en a peut-être une, mais il faudra pour cela une volonté politique pour investir massivement dans la recherche et le développement des énergies renouvelables; ce serait la seule façon de renverser une tendance aussi lourde.

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