
Le 12 février
2004

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L'homme de Kennewick penche pour la science
(Agence Science-Presse) - Les scientifiques
ont gagné leurs ossements: la Cour d'appel du district
de San Francisco leur
a donné le droit d'étudier un squelette de
9000 ans, face à des Amérindiens qui souhaitaient
plutôt l'enterrer.
Il s'agit de ce squelette retrouvé
en 1996 sur les bords d'une rivière de l'Etat de
Washington, près de la ville de Kennewick (voir L'homme
de Kennewick). Un squelette aussi vieux est déjà
une rareté en Amérique du Nord. Mais la forme
du crâne de celui-ci a été jugée,
par les anthropologues qui ont brièvement eu le temps
de l'observer, comme étant davantage caucasienne
-à l'image des Européens- que mongoloïde
-à l'image des Amérindiens. D'où l'intérêt
populaire engendré par cet homme de 9000 ans.
Que ces anthropologues aient raison ou non,
la science veut de toutes façons étudier n'importe
quel squelette américain vieux de 9000 ans, tant
est maigre notre connaissance des premiers habitants des
Amériques. Or, voilà que les tribus amérindiennes
locales, les Umatilla, Yakama, Colville et Nez Percé,
ont réclamé illico qu'on leur restitue ce
corps, au nom du traité sur la restitution des sépultures
et artefacts amérindiens (Repatriation Act).
Les juges de la cour d'appel ont rejeté
leur demande, alléguant qu'il est impossible d'établir
une filiation entre les Amérindiens d'aujourd'hui
et cet homme de Kennewick. Autrement dit: comme on ne peut
pas démontrer qu'il s'agit d'un de leurs ancêtres,
il n'est pas couvert par le traité sur la restitution.
Les groupes amérindiens ont déjà
fait part de leur intention de poursuivre la lutte jusqu'en
Cour suprême. Leur décision devrait être
annoncée d'ici la fin du mois.
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