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Le 10 août 2004


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La subjectivité de l'amiantose

(Agence Science-Presse) - La maladie appelée amiantose existe. Mais la plupart des poursuites pour amiantose ont été déposées par des gens qui n'en souffrent pas.

Telle est l'alarme que sonnent des radiologistes américains, sur la base de certains des rayons-X présentés jusqu'ici devant les tribunaux. Selon ces scientifiques, qui publient leurs résultats dans l'édition d'août de Academic Radiology, les experts embauchés par les avocats pour interpréter les radiographies des poumons auraient grandement exagéré les dommages causés spécifiquement par la poussière d'amiante.

Il a certes été démontré depuis longtemps que de microscopiques fibres d'amiante peuvent aller se loger dans les poumons, où elles peuvent littéralement "faire des trous" -au contraire d'autres particules microscopiques, comme celles du charbon, dont la taille est généralement sphérique. Résultat: le patient peut souffrir d'une variété de maux allant d'une sévère toux à un type particulier de cancer des poumons. Et ces problèmes peuvent mettre des décennies à apparaître, ce qui explique qu'il ait fallu aussi longtemps avant que les producteurs d'amiante ne soient forcés d'admettre leur responsabilité: l'extraction et la transformation d'amiante ont commencé à atteindre des sommets dès les années 1940.

Aux Etats-Unis, rapporte la revue Nature, des centaines de milliers de personnes réclament une compensation chaque année et des milliards de dollars ont été jusqu'ici accordés par les compagnies –soit l'ancien employeur, soit par l'intermédiaire d'un Fonds créé au bénéfice des ex-travailleurs en vertu d'une décision judiciaire. Et c'est généralement sur la base de l'examen des radiographies des poumons qu'il est déterminé si un ex-travailleur a droit ou non à la compensation.

Or, c'est là qu'interviennent nos radiologistes: une équipe dirigée par Otha Linton a fait examiner par d'autres experts les radiographies de 492 personnes réclamant des sous, sans leur dire ce qu'étaient ces radiographies; les experts venus témoigner avaient à l'origine décrété que 95,9% de ces personnes présentaient sur leurs poumons les traces caractéristiques des dommages causés par les fibres d'amiante. Les experts choisis par Linton et son équipe n'ont trouvé des anomalies que dans 4,5% des cas.

Il ne s'agit nullement d'accuser les premiers experts de fraude, prévient un éditorial paru dans la même édition de l'Academic Radiology. Mais il faut se rappeler que l'analyse d'une radiographie comporte toujours une part de subjectivité. Et qui sait si un avocat, insatisfait de l'avis d'un expert, n'ira pas en chercher un autre qui le satisfera davantage?

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