Ce sont trois nouvelles résurgences de la grippe
en seulement 24 heures dans la province du Liaoning (Nord-Est)
ont conduit le gouvernement chinois à admettre jeudi
dernier, 10 novembre, qu'un
"désastre potentiel" couvait là-bas. Au
moins un cas humain est également soupçonné.
On en a peu parlé à l'autre bout du monde,
en Occident, les médias étant au même
moment occupés à rapporter le tout premier
cas, au Koweït, d'un oiseau migrateur contaminé.
Dans l'ensemble du Moyen-Orient, ce cas demeure isolé
à ce jour.
Situation autrement plus inquiétante en Chine, où,
dans l'ensemble du pays, il y a eu neuf
poussées de grippe aviaire au cours du dernier mois,
auxquelles les autorités ont répliqué
chaque fois par un abattage massif de la volaille. Mais
trois éruptions en 24 heures, en troix lieux différents,
c'est plus que ce que n'importe quel gouvernement pourrait
combattre: la semaine dernière, 1100 poulets en sont
morts, conduisant les autorités locales à
abattre 670 000 animaux et placer 116 personnes en quarantaine.
De toute évidence, cela n'a pas suffi puisque, depuis,
le nombre d'animaux abattus serait passé à
9 millions dans un rayon de 3 kilomètres autour de
"l'épicentre". Mais les cultivateurs prennent
de vitesse les envoyés du gouvernement, selon un
reportage
de Radio Free Asia diffusé ce lundi, 14 novembre:
effrayés à l'idée de voir débarquer
les agents du gouvernement pour abattre leurs poulets, les
cultivateurs... s'empressent de les vendre.
Enfin, l'état d'alerte déclenché par
le ministère chinois de l'Agriculture tient aussi
à l'utilisation, dans la province du Liaoning et
ailleurs, de version contrefaites de vaccins, moins efficaces.
Au cours de la fin de semaine, un autre foyer a été
signalé à Taïwan, tandis que des cas
humains suspects étaient signalés au Vietnam,
en Thaïlande
et ailleurs en Chine: des experts
de l'Organisation mondiale de la santé enquêteront
sur ces derniers.
Toutefois, un bémol rassurant. Même à
travers ces chiffres alarmants, il y a d'autres chiffres
qui le sont moins: 121 personnes de la province de Liaoning,
qui avaient été hospitalisées en raison
de symptômes "suspects", n'avaient, en fin de compte,
pas contracté le virus, a rapporté l'agence
officielle Xinhua.
Ce virus, de son vrai nom H5N1, aurait tué, depuis
deux ans, 150 millions d'oiseaux. Mais seulement 64 personnes,
dont 42 au Vietnam (un
6e décès s'est ajouté en Indonésie
en fin de semaine). Toutes l'ont attrapé à
partir de volailles contaminées: aucun cas où
un humain l'aurait attrapé par un autre humain n'a
été découvert, en dépit de quelques
fausses alertes.