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semaines du 13 mars 2006



L'évolution se poursuit, mais vers quoi?

L'être humain n'est certainement pas le summum de l'évolution: la preuve, il évolue encore. L'étau se resserre de plus en plus sur des gènes qui auraient muté au cours des derniers milliers d'années, résultats de sélections "artificielles".


Il y a moins de six ans, des chercheurs annonçaient en grandes pompes avoir complété la liste des 25 à 30 000 gènes composant un être humain (voir ce texte). Il y a un peu plus de deux ans (voir ce texte), ils en identifiaient environ 700 qui sont les plus susceptibles de nous avoir distingués du chimpanzé voici quelques millions d'années –notamment des gènes impliqués dans la reproduction, la fertilité et, bizarrement, l'odorat.

À présent, parmi ces 700 gènes, des chercheurs de l'Université de Chicago, pointant les "régions" du génome les plus susceptibles d'avoir évolué au cours des 15 000 dernières années, ont identifié des gènes qui tombent dans des catégories jusque-là inédites pour des généticiens: par exemple, des gènes impliqués dans la pigmentation de la peau, les fonctions cérébrales, la reproduction et –attention, jargon scientifique– la métabolisation des carbohydrates et des acides gras.

En termes clairs: ces derniers gènes auraient évolué en réponse à des changements radicaux dans l'alimentation. Et quel changement radical dans l'alimentation s'est-il produit au cours des 15 000 dernières années? L'agriculture.

La pigmentation de la peau? Chez certains Européens, les gènes produisant une peau plus claire sont devenus plus fréquents, à mesure que ces gens migraient vers le Nord: moins de lumière solaire, moins de vitamine D; donc, une peau plus claire permet d'absorber davantage de cette lumière.

Ces identifications par les chercheurs de Chicago ne sont pour l'instant que des analyses statistiques: on prend un grand nombre de gens (209) éparpillés sur trois continents, on compare les variations des séquences génétiques en question et on estime de cette façon depuis combien de temps ces séquences se sont différenciées.

Écrivant dans la revue Public Library of Science - Biology, le chercheur principal, Jonathan Pritchard, rejette l'idée que cette évolution soit à présent terminée, sous le prétexte que les progrès de la médecine auraient eu pour effet de "gommer" les inégalités génétiques. Même aujourd'hui, dit-il en substance, des gènes "favorables" à la survie d'un fœtus ou à l'adaptation à des pressions nouvelles (un polluant, par exemple), peuvent jouer un rôle dans la "sélection naturelle", rôle que nous ne mesurerons peut-être pas avant des générations.

Quoi qu'il en soit, au-delà de cette analyse statistique, il reste encore du travail à faire: analyser les changements de ces gènes au niveau moléculaire, pour voir quel impact précis ils ont (production accrue ou non d'une protéine, par exemple). Mais d'ores et déjà, ces généticiens de Chicago viennent de donner une nouvelle dimension au mot "évolution".

 

 

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