Semaine du 5 juin 2000

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L'art de faire peur au monde

(ASP) - En juillet 1999, une poignée de prophètes de la fin du monde annonçaient qu'une expérience imminente dans un laboratoire américain risquait de créer un trou noir qui engloutirait la Terre. Quelques mois plus tard, un laboratoire suisse, coiffant au poteau les Américains, réussissait l'expérience en question, sans provoquer le moindre incident. Aujourd'hui, alors que les Américains s'apprêtent à leur tour à accomplir cette expérience, un média américain réussit à ressortir la crainte de fin du monde.

C'est à croire, en effet, que les journalistes de MSNBC ne se tiennent pas au courant de ce qui se passe à l'extérieur des frontières des Etats-Unis. Parce que leur reportage d'il y a quelques jours, intitulé "Showtime pour Big Bang Machine", constitue l'exacte répétition de reportages publiés l'an dernier, avant que l'on sache que cette soi-disant "machine à Big Bang" serait bien incapable de créer un trou noir, même microscopique... à moins qu'on ne lui permette de générer autant d'énergie que tout ce que l'industrie a généré... depuis 300 ans.

En gros, ce que le "Collisionneur relativistique d'ions lourds" (ouf!) du laboratoire national de Brookhaven, dans l'Etat de New York, doit accomplir dans les prochains jours -et ce que les Suisses, donc, ont accompli avant lui, aux laboratoires du CERN- c'est de provoquer des collisions entre des atomes d'or. Mais des atomes qui auront été projetés à des vitesses telles (99% de la vitesse de la lumière) que la collision générera une chaleur stupéfiante. Collisions après collisions, la chaleur sera telle que, pendant une minuscule fraction de seconde, les scientifiques espèrent recréer des conditions qui n'existaient que pendant le premier millionnième de seconde après le Big Bang: une chaleur si élevée (la bagatelle de un trillion de degrés Celsius) que les atomes ne peuvent même plus "tenir" de sorte que leurs composants -électrons, protons, neutrons- sont dispersés, voire eux-mêmes dissociés en leurs propres composants (les quarks). Le résultat final: un état de la matière qui, croit-on, n'existe plus depuis le Big Bang, appelé, pour les intimes, le "plasma quark-gluon".

Et c'est de là que provenait la controverse de l'an dernier, née d'une lettre d'un physicien, Walter Wagner, dans le Scientific American. Selon lui, la création de ce plasma quark-gluon entraînerait inévitablement la formation d'un trou noir. Or, qui dit trou noir dit aspiration de la matière, de l'énergie, de tout ce l'entoure. Bref, l'Etat de New York serait "avalé", puis l'Amérique du Nord, puis la Terre. La fin du monde, quoi. L'expérience suisse, bien que moins puissante que celle que prévoient faire les Américains, aurait dû reléguer ce scénario aux oubliettes. Manifestement, il est trop captivant pour être rejeté aussi vite. Et Walter Wagner, lui, est toujours devant les tribunaux pour tenter de bloquer le laboratoire de Brookhaven.

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