Semaine du 6 septembre 1999

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L'incident de parcours

(ASP) - Où tracer la ligne entre une théorie fantaisiste et une théorie solide? Les amateurs de théorie du complot ont souvent eu pour cible le sida: et parmi eux, il s'en est trouvé pour avancer que cette terrible maladie était en fait une arme biologique créée volontairement dans les laboratoires de l'armée américaine. Une chose qui, outre qu'elle était scientifiquement peu plausible, était d'un strict point de vue pratique, invraisemblable: compte tenu du nombre de personnes qu'une telle réalisation aurait impliqué, comment un tel secret aurait-il pu le demeurer aussi longtemps?

Une lointaine variante de cette histoire est réapparue en août, et l'éditorialiste du New Scientist ouvre le débat en nous invitant à "penser l'impensable". Et si, demande-t-il, le virus VIH avait été, non pas créé de toutes pièces, mais indirectement engendré par l'action humaine? En l'occurence, serait-il possible, comme le suggère un ouvrage intitulé The River -et rédigé par, justement, un de ces amateurs de théories du complot- que ce virus soit le résultat des expériences menées en Afrique à la fin des années 50 pour mettre au point un vaccin contre la polio?

Ce vaccin avait alors, pendant trois ans, été testé sur million de personnes. Parce qu'il était produit à partir de cellules de reins de primates, l'auteur, Dennis Hooper affirme que ce vaccin aurait pu être contaminé par le virus que les humains appelleraient plus tard VIH-1 -et dont on sait aujourd'hui qu'il tire son origine des chimpanzés. Qui plus est, géographiquement, les régions d'où ont été prélevés les échantillons pour le vaccin anti-polio et celles où le VIH aurait émergé, correspondent (il a été confirmé l'hiver dernier) que le plus ancien cas connu d'infection au VIH remontait à 1959.

Ceci dit, la théorie Hooper a des trous, souligne le New Scientist. Tout d'abord, le vaccin anti-polio a également été testé sur des milliers de personnes en Pologne, sans qu'on ait la moindre trace d'une infection au VIH là-bas. Ensuite, la sous-espèce de chimpanzé utilisée pour produire le vaccin porte une souche du virus VIH qui n'est pas celle qui a plus tard contaminée les humains. "Mais même s'il n'y avait qu'une toute petite chance pour que Hooper ait raison, les implications de sa théorie exigent enquête." Ceux qui ont expérimenté le vaccin anti-polio là-bas il y a 40 ans étaient sans doute marqués par de bonnes intentions. Mais de bonnes intentions n'ont jamais été une garantie contre l'erreur.

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