Semaine du 11 septembre 2000

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L'Américain cannibale

(ASP) - Ceux d'entre vous qui lisent les journaux ont déjà pris connaissance de cette nouvelle peu ragoûtante: au Colorado, il y a 850 ans, des Amérindiens pratiquaient le cannibalisme.

Une découverte qui, pourtant, n'étonne pas les anthropologues: le cannibalisme n'est pas si rare à travers les peuples de la planète (généralement à titre de rituel pratiqué sur des parents décédés ou des ennemis). Mais alors qu'on le soupçonnait d'avoir existé chez les Amérindiens aussi, on n'avait encore jamais pu le prouver. C'est maintenant chose faite. Des archéologues de l'Ecole de médecine de l'Université du Colorado ont identifié des ossements humains appartenant à sept individus distincts, portant des traces démontrant qu'ils ont été cassés et cuits.

Ces traces, à elles seules, ne prouveraient pas le cannibalisme : d'autres traces similaires, sur des dizaines d'ossements, ont été trouvées pour la période 900 à 1300 sur des sites Anasazi et Pueblo, dans le Sud-Ouest américain, et pourraient être attribuées à des ennemis massacrés puis abandonnés aux animaux, ou à l'exécution d'individus sur un bûcher. Mais dans ce cas-ci, le chercheur Richard Marlar et son équipe ont un élément de preuve déterminant: des traces microscopiques de myoglobine, une protéine qui n'est présente que dans le sang humain, ont été retrouvées sur les ustensiles de cuisine et dans les excréments humains.

Cette preuve déterminante a été obtenue sur un site de la tribu des Anasazi daté de l'an 1150, un site qui a été subitement abandonné par ses habitants -ce qui a permis aux archéologues d'en trouver des artefacts en bon état, et des repas à demi-consommés.

Pour ajouter à l'horreur de la chose, les excréments en question ne contenaient que cette myoglobine -ce qui laisse supposer que cette personne n'avait pris que de la viande humaine dans son dernier repas -pas de plantes (alors que le régime anasazi était riche en plantes), pas d'animaux, rien d'autre.

Rarement les scientifiques ont-ils été si prudents en dévoilant leurs résultats. La revue Nature, qui publie cette recherche, l'accompagne d'une discussion imaginaire entre des partisans et des opposants à la théorie du cannibalisme. Parce que, résume Jared Diamond, du département de physiologie de l'Université de Californie, le cannibalisme fait partie de ces rares coutumes capables de déclencher une réaction de dégoût et d'horreur, au point où les preuves démontrant son existence ont été plus souvent qu'autrement balayées du revers de la main. "Pourquoi les preuves de cannibalisme -qui suggèrent que cette pratique fut jadis répandue- sont-elles aujourd'hui systématiquement niées?" Parce que cette idée nous fait horreur, justement, et que nous ne pouvons pas admettre que des sociétés aient pu la pratiquer, sauf dans des cas d'extrêmes famines.

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