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Et si les implants mammaires n'étaient pas dangereux?

(ASP) - Les implants mammaires en silicone reviennent à la surface, mais certainement pas de la façon dont l'auraient souhaité les personnes qui ont entamé des poursuites en justice depuis 10 ans: selon un comité scientifique, dont le rapport était depuis longtemps attendu, rien ne permet d'associer ces implants aux maladies citées par les plaignantes.

"C'est une position aussi dévastatrice à l'égard des plaignantes qu'on aurait pu l'imaginer", analyse pour Science Michael Green, professeur de droit à l'Université de l'Iowa. Le rapport de près de 300 pages ne rejette pas tout: des études sur des animaux démontrent que les implants mammaires en silicone peuvent effectivement causer des inflammations. Mais "l'abondance de données" ne lie en rien ces effets aux maladies du système immunitaire, comme on l'avait suggéré.

Inutile de dire qu'à l'heure qu'il est, les fabricants, Dow Corning en tête, considèrent avoir obtenu leur cadeau de Noël... "Cela va nous aider à mettre un terme à cette controverse", déclare Doug Schoettinger, conseiller juridique pour Dow Corning. Une compagnie qui est actuellement en faillite et qui, ironiquement, avait proposé il y a quelques semaines de régler hors-cour cette poursuite pour... 3,2 milliards$. La poursuite, pour sa part, de même que les chercheurs qui appuyaient les plaignantes, dit vouloir attendre l'an prochain les résultats d'une autre étude auprès de 17 500 femmes, financée par le National Cancer Institute.

 

Clonage à toute vapeur au Japon

(ASP) - Engagé à pleine vapeur dans le clonage, le Japon obtient d'ores et déjà un taux de succès étonnant, qui pourrait lui donner un avantage compétitif sur ses concurrents dans le marché de la viande de boeuf.

Ce dont on parle ici, c'est bel et bien de clonage d'un animal adulte, comme la brebis Dolly. Au Japon, comme nous l'écrivions il y a trois semaines, le clonage à partir de cellules d'embryons était d'ores et déjà entré dans les moeurs, et le clonage de mammifères d'adultes, avec le succès de Dolly, a immédiatement suscité un grand intérêt. Autant les agriculteurs que les gouvernements comptent en fait sur cette innovation (bio)technologique pour mousser leur industrie bovine. Dans un article paru dans la dernière édition de la revue Science, une équipe japonaise explique pour la première fois comment elle est parvenue à cloner avec succès huit veaux. Onze autres sont nés de quatre laboratoires.

Le taux de succès est particulièrement impressionnant: huit des dix embryons implantés dans la "mère-porteuse" sont nés à terme, un pourcentage largement supérieur à tout ce que les autres laboratoires, ailleurs dans le monde, sont arrivés. Les budgets accordés par les autorités japonaises à ces recherches, notent les observateurs, ont sûrement aidé: l'industrie bovine de là-bas est durement éprouvée depuis quelques années par la concurrence étrangère, et le clonage est clairement décrit par les responsables comme la solution pour relancer le boeuf "local".


Cellules-souches: hâtons-nous lentement

(ASP) - Si vous aviez cru que la possibilité de faire "pousser" des organes humains en laboratoire, annoncée il y a quelques semaines (voir notre manchette du 14 novembre), allait forcer les législateurs à mettre le pied sur l'accélérateur, détrompez-vous. En dépit de toute la controverse qui entoure depuis un mois l'utilisation éventuelle des "cellules-souches" -c'est-à-dire des cellules d'embryons humains- il pourrait s'écouler des années avant que le Congrès américain ne se branche, dans un sens ou dans l'autre. Les biologistes espéraient que l'audience du 2 décembre sur les aspects éthiques de cette recherche ne clarifient la question: depuis trois ans, toute utilisation de fonds fédéraux est interdite pour toute recherche liée aux cellules d'embryons, de sorte que les chercheurs doivent s'en remettre exclusivement aux investisseurs privés. Le directeur du National Institutes of Health, Harold Varmus, a déclaré que les questions légales étaient toujours à l'étude, et personne n'est en mesure de dire quand le Congrès sera en mesure d'avoir un avis sur la nécessité, ou non, de modifier la loi.


Les autistes de la préhistoire

(ASP) - Pour les anthropologues, c'est presque une hérésie. Ils ont toujours considéré les artistes qui, il y a 30 ou 40 000 ans, ont laissé dans des grottes d'Europe de magnifiques dessins, comme des êtres hautement intelligents et surtout, communicatifs: les premiers "symbolistes" de l'histoire, comme on dit. Eh bien voilà qu'au contraire, un psychologue américain déclare haut et fort qu'il s'agissait plutôt de gens souffrant... de problèmes mentaux.

Nicholas Humphrey a été lancé sur cette piste en étudiant les oeuvres d'une jeune fille autistique, une Britannique nommée Nadia. En dépit de ses grandes difficultés d'apprentissage, Nadia était capable, dès l'âge de trois ans, de réaliser des dessins d'animaux d'un réalisme étonnant. Ces dessins, rapportés par un psychologue britannique dans les années 70, présentaient d'étonnantes similarités avec ceux de l'âge des cavernes: la façon de symboliser le mouvement en utilisant le contour de l'animal, et cette habitude de dessiner les animaux les uns par-dessus les autres -un "trait artistique" qui serait caractéristique des enfants autistiques.

Pour Humphrey, qui devient un des rares psychologues à avoir signé un article dans le Cambridge Archaeological Journal, le sentiment artistique aurait pu naître dans les grottes d'il y a 40 000 ans, justement grâce à cette déficience. Il faut savoir que pour Nadia, le dessin était, entre 3 et 6 ans, son principal moyen de communication: la maîtrise du langage parlé n'allait venir que plus tard. Or, pour les hommes préhistoriques d'il y a 40 000 ans, le langage parlé n'était pas encore pleinement développé...

Le psychologue va encore plus loin en suggérant que lorsque la capacité de nommer plantes et animaux a pris toute la place chez nos ancêtres -il y a, peut-être 20 000 ans- l'expression artistique a décliné.

L'incertitude derrière cette théorie, résume le New Scientist, c'est donc de savoir quelles étaient vraiment les capacités mentales de nos ancêtres d'il y a 40 000 ans. Ce qui risque d'être difficile à démontrer...

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