Autres capsules cette
semaine
Débat entre théologiens et astronomes
(ASP) - Les amateurs d'astronomie aiment bien s'aventurer de temps en
temps sur les terrains glissants de la religion; mais les véritables
"professionnels" des deux camps ont rarement des occasions de
se rencontrer. La Fondation John Templeton a, au cours des derniers mois,
organisé précisément ce type de rencontre entre un
athée déclaré, le physicien Steven Weinberg, et le
prêtre anglican -et physicien- John Polkinghorne. Leur tournée
des Etats-Unis les a conduit récemment à Washington, dans
le cadre d'un événement
organisé par l'Association américaine pour l'avancement des
sciences et intitulé, fort judicieusement, "Questions cosmiques".
L'univers a-t-il eu un commencement et, surtout, a-t-il un sens? Un des
camps prétend bien sûr avoir la réponse: les lois de
notre Univers sont si parfaitement adaptées à l'émergence
de la vie qu'il ne peut faire autrement que d'y avoir un créateur
derrière. Sauf que pour plusieurs scientifiques, cette conclusion
est hâtive: si, comme le suppose une partie de la physique, il existe
une infinité d'univers, alors il n'est pas étonnant que le
nôtre ait bien tourné: il en fallait au moins un où
ça fonctionnerait. En fait, pour ces mêmes scientifiques, un
tel débat, aussi sympathique soit-il, a peu d'utilité: mêler
des questions de croyances aux recherches sur l'évolution de l'univers
"ne fait que compliquer une question déjà suffisamment
complexe".
Message à E.T.
(ASP) - Pendant que des scientifiques parlent aux théologiens,
d'autres parlent aux extra-terrestres. Lesquels ont le plus de chances de
réussir?
Ce n'est certainement pas la question que se posaient lundi, 24 mai,
les gens du projet Encounter 2001, alors qu'était envoyé
vers les étoiles le message radio qu'ils préparaient depuis
des mois. Plus précisément, vers une poignée d'étoiles
similaires à notre Soleil, situées entre 51 et 72 années-lumière
de nous. Dans le meilleur des cas, une réponse, si réponse
il y a, ne nous parviendra donc que dans 102 ans. Le message a été
expédié du radio-télescope d'Evpatoria, en Ukraine.
La conception du message est l'oeuvre du Dr Yvan Dutil, de Québec.
Il comprend des notions de mathématiques, de logique et de science
que toute espèce intelligente, assure-t-on, devrait être capable
de décoder et qui lui démontrerait que ce signal serait bel
et bien artificiel, et non naturel.
Ce n'est pas la première fois qu'un signal radio est ainsi expédié
à l'intention d'éventuels extra-terrestres: un signal de trois
minutes avait été transmis en 1974 du radio-télescope
d'Arecibo. Il consistait en une série de 1679 pulsations qui, une
fois remises en ordre, fournissaient l'image d'atomes, de molécules,
de notre système solaire et d'un être humain.
Mais le message de cette semaine est la première transmission
détaillée. Il consiste en une série de pages répétées
trois fois sur une période de trois heures, utilisant des symboles
simples pour décrire des nombres, de la géométrie,
puis des atomes, des planètes et même de l'ADN. Ceux qui ont
vu le film ou lu le roman Contact seront en terrain tout à
fait familier. Le signal est 100 000 fois plus puissant qu'une émission
de télévision.
Encounter 2001 est un projet commercial, qui offrait en plus au public
la chance d'attacher leur propre message à la missive scientifique
"officielle", pour 15$.
La station spatiale a besoin d'un silencieux
(ASP) - Il y a actuellement là-haut deux modules, les deux premiers
de la future station spatiale: un russe et un américain. On vient
d'apprendre que le module russe est si bruyant que
les astronautes qui l'aborderont cette semaine devront se mettre des bouchons
dans les oreilles!
La faute en revient à des ventilateurs défectueux. Le bruit
atteint les 72 décibels -l'équivalent d'une autoroute achalandée.
Signalons par contre que le niveau de bruit sur la navette atteint parfois
les 68 décibels, et qu'on connaît au moins un cas d'un astronaute
revenu sur Terre avec une perte d'audition temporaire.
L'équipage de Discovery, qui doit s'envoler le 27 mai, doit effectuer
plusieurs réparations sur les modules Zarya (russe) et Unity (américain)
mais celle-là n'est pas à son programme. Les ingénieurs
conviennent toutefois qu'il faudra faire quelque chose avant que la station
n'accueille ses premiers véritables habitants, l'an prochain.
Feu vert européen
(ASP) - L'Agence spatiale européenne a donné le feu vert
pour la planète rouge: la sonde Mars Express, dont le lancement est
prévu en 2003, deviendra
le premier engin européen à explorer la planète Mars.
Le comité scientifique de l'Agence, réuni à Berne
les 19 et 20 mai, a pris cette décision après que les ministres
des 14 pays membres eurent approuvé quelques jours plus tôt
les budgets globaux pour les programmes spatiaux européens. Mars
Express sera le résultat d'une collaboration entre tous les pays
membres. L'engin analysera la planète à l'ultra-violet et
à l'infra-rouge dans l'espoir de trouver des traces d'eau, peut-être
sous la forme de glaciers enfouis ou de rivières souterraines. Une
caméra allemande prendra également les premières images
3-D de Mars.
Les rayons gamma, suite
(ASP) - Une autre explosion de rayons gamma a été détectée
le 10 mai et
observée avec à peine 10 heures de retard, cette fois
par le nouveau télescope VLT (Very Large Telescope), au Chili.
La vitesse de réaction des astronomes, qui ont mis en place ces
dernières années tout un système d'alerte pour être
prévenus le plus rapidement possible de ces méga-explosions
des confins de l'univers, leur a permis cette fois encore de capter un contrecoup
de cet événement. Ils en sont maintenant à se demander
si ces mystérieuses explosions n'émettraient pas des radiations
dans deux directions opposées en même temps, à la manière
des phares sur lesquels se guidaient jadis les marins.
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