La baleine et le mercure
MONTREAL - Les problèmes de santé des baleines du Saint-Laurent
pourraient avoir pour cause la pollution au mercure.
Une recherche dirigée par Julie Gauthier, toxicologue à
l'Université du Québec à Montréal, s'est penchée
sur des cellules de portions de bélugas qui allaient se retrouver
dans l'alimentation des Inuit et a tenté, en laboratoire, de déterminer
le type de dommages que ces cellules pouvaient subir lorsqu'elles sont exposées
au mercure. Les résultats confirment les hypothèses les plus
pessimistes: dommages génétiques et détériorations
pouvant entraîner le cancer.
Or, on sait déjà que chaque année, environ une baleine
du Saint-Laurent sur 500 développe une tumeur cancéreuse -une
proportion supérieure à celle qu'on retrouve chez les humains.
Pour Julie Gauthier, ces résultats, publiés dans l'Environmental
Toxycology and Chemistry ne permettent pas de fermer le dossier des
cancers chez les baleines, mais permettent de pointer du doigt ce qui en
constitue sans doute un facteur majeur.
(25 février)
En collaboration avec l'OMS
MONTREAL - Le Centre d'étude des interactions biologiques entre
la santé et l'environnement (CINBIOSE) de l'Université du
Québec à Montréal a reçu ce mois-ci le titre
de "Centre collaborateur" de l'Organisation mondiale de la santé
(OMS) et l'Organisation Pan-américaine de la santé. Le CINBIOSE
voit ainsi son expertise reconnue sur la scène internationale pour
les quatre prochaines années, sur son sujet de prédilection:
les maladies reliées au travail et à l'environnement.
Concrètement, cela signifie que le CINBIOSE participera maintenant
à l'implantation de programmes de recherche, de formation, de diffusion
de l'information, avec l'OMS aux niveaux régional et international.
Existant sous le nom de CINBIOSE depuis 1990, il a mené entre autres
des travaux sur la santé des travailleuses, la neurotoxicologie humaine
et le droit et la santé au travail.
(25 février)
Lente réadaptation
MONTREAL - Une enquête menée par le Centre de réadaptation
Lucie-Bruneau, à Montréal, indique que les victimeS de traumatisme
crânien ont beaucoup de difficultés à se réadapter
à leur milieu même six ans après l'accident.
L'enquête, menée auprès de 81 victimes d'un traumatisme
crânio-cébébral, montre que même si 99 % de ces
victimes avaient réintégré un milieu de vie non institutionnel,
72 % demeurait incapables de travailler ou de retourner aux études
et que 57 % souffraient de période de dépression. Même
après la réadaptation, 60 % des victimes d'un traumatisme
crânien continuent de recourir aux services de psychologues et de
neurologues.
(23 février)
Attention aux graisses animales
MONTREAL - On soupçonnait depuis longtemps l'alimentation d'avoir
un rôle à jouer dans le développement de la sclérose
en plaques. Voilà qu'une équipe montréalaise vient
de confirmer qu'une forte consommation de graisses animales multiplie les
risques par deux.
Les sucres figurent aussi au banc des accusés, tandis que la consommation
de fruits et légumes diminuerait les risques, peut-on lire dans l'étude
dirigée par le Dr Parviz Ghadirian, de la Faculté de médecine
de l'Université de Montréal. L'analyse plus détaillée
de ces aliments permet de conclure que ce sont les vitamines B1 et B2 qui
jouent en fait un rôle protecteur contre la dégénérescence.
Car la sclérose en plaques est une maladie dégénérative.
Elle s'attaque au système nerveux, occasionnant des troubles moteurs,
des pertes d'équilibre, des tremblements et des nausées. La
maladie connaît deux pointes, l'une vers l'âge de 15 ans et
l'autre à la quarantaine. Deux fois plus de femmes que d'hommes en
sont atteintes et les causes en sont encore inconnues: bien qu'on constate
l'existence de ce lien avec l'alimentation, on est encore dans le noir quant
à la façon dont ce lien s'établit...
(18 février 1999)
Tuberculose infantile: tests déficients
MONTREAL - Un test utilisé depuis un siècle pour détecter
la tuberculose infantile serait insuffisant, selon une étude publiée
dans le prestigieux hebdomadaire médical The Lancet.
Ces résultats s'appuient sur une étude épidémiologique
de six ans menée à San Francisco par le Dr Marcel Behr, de
la division des maladies infectieuses du Centre universitaire de santé
McGill.
On estime à huit millions le nombre de nouveaux cas de tuberculose
signalés chaque année. Dans la plupart des cas, le diagnostic
est foncé sur une méthode vieille d'un siècle, qui
consiste à examiner au microscope des fragments de ce qu'un tuberculeux
crache lorsqu'il s'arrache les poumons -les médecins appellent cela
des frottis. Or, on sait maintenant que, dans presque la moitié des
cas, ces frottis ne contiennent pas suffisamment de bactéries pour
qu'on puisse poser un diagnostic valable. Résultat: ce test permet
de détecter les individus les plus contagieux, mais passe complètement
à côté de ceux dont la tuberculose n'est encore qu'à
un stade mineur.
La façon la plus fiable de diagnostiquer la tuberculose, explique
le Dr Behr, consisterait à placer ces frottis dans un milieu propice
à la croissance de la bactérie de la tuberculose -ce qui permettrait
d'aboutir à coup sûr à un meilleur diagnostic... mais
nécessiterait d'attendre deux semaines.
(17 février 1999)
Une nouvelle page pour l'INRS
MONTREAL - L'Institut Armand-Frappier vient d'être officiellement
rattaché à l'INRS (Institut national de la recherche scientifique).
Le protocole d'entente, signé le 30 juin 1997, prévoyait l'entrée
en vigueur de la nouvelle alliance un an et demi plus tard. Avec ce rattachement,
l'INRS voit son volet santé élargi et enrichi: l'Institut
Armand-Frappier est particulièrement réputé pour ses
recherches dans les secteurs biomédical et biotechnologique. A court
terme, la mise en place d'un laboratoire de biologie cellulaire en santé
environnementale et des activités de formation continue en biotechnologie
retiendront l'attention, a souligné le directeur de l'INRS, Pierre
Lapointe, qui n'a pas hésité à décrire le "nouvel
INRS" comme "le navire amiral de la recherche à l'Université
du Québec".
(16 février 1999)
Futurs ingénieurs
MONTREAL - Pour la 15e fois, la Compétition québécoise
d'ingénierie a permis aux futurs ingénieurs, tous étudiants
au 1er cycle dans l'une ou l'autre des facultés de génie des
universités québécoises, de se mesurer à leurs
confrères des quatre coins du Québec. Six prix ont été
remis, notamment dans les catégories "design innovateur"
(François Bouchard, Yan Simard et Mario Tremblay, de l'Université
du Québec à Chicoutimi, pour un "Système de maintien
d'un câble accélérateur"), "étude socio-technique"
(Jean-François Mercier pour "Le séchage du bois en entreprise")
et "solution aux problèmes industriels" (Emmanuel Bonetti,
Jean-François Martin et Jean-François Plante, de l'UQTR).
(16 février 1999)
Une crotte au musée
OTTAWA - Le Tyrannosaure a laissé un souvenir au Musée
canadien de la nature: le genre de souvenir que tout animal digne de ce
nom laisse après un repas.
On appelle ça, en langage savant, un coprolithe. Une poignée
de scientifiques, à travers le monde, en sont des spécialistes
-la coprologie, eh oui- et puisqu'on trouve des ossements de dinosaures
dans l'Ouest canadien, il ne faut pas s'étonner qu'on trouve aussi
des coprolithes. Celui dont il est question ici mesure 44 cm sur 16 cm,
ce qui en fait le plus gros jamais trouvé.
Et plus que la taille de cet excrément fossilisé, ce qui
est intéressant, c'est l'information qu'il... contient: des restes
d'ossements et autres détails qui témoignent du dernier repas
de notre sympathique tyrannosaure. Mieux encore, une fine analyse au microscope
permet d'en apprendre sur la façon dont T. Rex mangeait: il est maintenant
clair qu'il mastiquait sa nourriture avant de l'avaler! Un tyrannosaure
bien élevé, en somme...
Oui, reconnaît Karen Chin, du US Geological Survey, qui a examiné
la "matière" en question au microscope, beaucoup de gens
lèvent le nez sur le travail qu'elle fait. "J'essaie de tirer
parti de l'humour qui se rattache au sujet".
Le coprolithe sera exposé au Musée canadien de la nature,
à Ottawa, du 18 février au 9 mai.
(11 février 1999)
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