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Du 2 au 5 février 1999,
quelque 800 personnes provenant d'une vingtaine de pays
se sont réunies à Québec pour le premier
Sommet mondial de la nordicité.

L'Agence Science-Presse vous en offre
un compte-rendu au jour le jour.


De l'igloo au bungalow

Construire une maison au Nunavik, l'immense territoire inuit au Nord du Québec, dans l'un ou l'autre des 14 villages, représente un défi technique que nous avons tendance à mal évaluer dans le Sud, constate la Société d'habitation du Québec (SHQ), qui faisait une présentation dans le cadre du Sommet mondial de la nordicité. La commande du moindre clou, du plus petit morceau de bois ou de tuyau doit être soigneusement planifiée durant les mois précédant la construction, puisque le matériel voyage en bateau. À cela s'ajoutent les difficultés particulières que posent un sol gelé une grande partie de l'année, le manque de routes pour transporter le gravier et les forts vents qui soufflent presque en permanence.

En 20 ans d'activité, la SHQ a bâti près de 1700 logements sociaux au Nord du 55e parallèle, pour combler les besoins d'une population où les jeunes prédominent largement. Au fil des ans, les concepteurs ont dû consentir quelques concessions à la culture inuit à partir d'un modèle de base disponible partout au Québec. Ainsi, le tapis cède le pas à un revêtement lavable, car les familles débitent fréquemment du caribou ou du béluga dans leur cuisine, et une échelle extérieure a été installée pour permettre de sortir aisément de l'étage en cas de feu.

Le climat particulièrement froid oblige également les constructeurs à revoir certaines techniques. Ainsi, le gel trop profond du sol interdit l'utilisation de fondations. Les maisons reposent donc sur des vérins, qui supportent une charpente métallique, ajustables selon les saisons afin de maintenir l'édifice à l'horizontale. L'absence d'aqueducs et d'égouts contraint le constructeur à prévoir dans la maison l'installation de cuves appropriées qui recueillent l'eau propre et l'eau usée, des cuves vidées ou alimentées régulièrement par des camions de vidange.

Une fois la maison achevée, la SHQ assure un service après-vente à ses clients, car il faut s'assurer qu'ils ont sur place les pièces de rechange nécessaires pour réparer une génératrice ou le robinet de leur salle de bains! Des techniciens peuvent d'ailleurs donner un coup de main pour passer des commandes au Sud ou même effectuer un dépannage à distance, en donnant des conseils par téléphone. Bref, avec tous ces paramètres, on comprend qu'une maison construite au Nunavik coûte plus de deux fois celle de Trois-Rivières ou de Sorel...

Pascale Guéricolas

(4 février 1999)


De la Nouvelle-France à la maison "traditionnelle"

"La maison traditionnelle québécoise a beaucoup évolué au fil des décennies. C'est qu'elle a su s'adapter aux rigueurs de l'hiver", a raconté André Marcil, président-directeur général de la Société d'habitation du Québec (SHQ), lors du Sommet mondial de la Nordicité.

Les premières cabanes de la Nouvelle France, d'influence normande ou bretonne, n'étaient qu'un simple carré d'un étage, coiffé d'un toit à deux ou quatre versants et abritant un immense âtre. Mais cette cheminée, pourtant si efficace dans la vieille patrie, occasionnait une trop grande perte de chaleur lors des grands froids québécois.

Les maisons construites par les générations suivantes ont donc évolué: foyers plus petits ou remplacés par des poêles de fonte, élévation des fondations pour éloigner les planchers de la terre froide et humide et ajout de larmiers au toit. Ces structures protégeaient les murs des eaux de pluies. Elles ont fini par s'allonger, jusqu'à devenir les toit de grands balcons, qui se prolongent souvent sur toute la façade des maisons.

Par contre, le froid n'a pas que des désavantages: il a été exploité par exemple pour conserver les denrées périssables, grâce à la cave ou à une petite pièce moins isolée.

Caroline Julien

(4 février 1999)


Manteau routier

Pour réduire l'effet du gel sur les routes québécoises, différents matériaux peuvent être ajoutés dans le corps des chaussées, sous les fondations: sable, copeaux de pneus, sciures de bois, copeaux de plastiques et polystyrène. Efficaces, ces manteaux routiers?

Jean-Marie Konrad, chercheur industriel à l'Université Laval, s'est penché sur cette question. Selon cette étude, la palme de l'efficacité du matériau isolant pour les routes revient au polystyrène expansé, cet isolant bleu ou rose aussi utilisé à l'intérieur des... murs de nos maisons!

(4 février)


Médecins de la route

Ce ne sont pas les plus récentes technologies qui font tourner la tête des ingénieurs de la route. Ce sont les nouveaux modèles mathématiques. C'est du moins ce qui dégage des discussions tenues lors d'un colloque dédié aux effets du gel sur les chaussées routières, dans le cadre du Sommet mondial de la nordicité.

En bons médecins de la route, les ingénieurs civils comptent se servir des nouveaux modèles mathématiques pour diagnostiquer plus efficacement les maladies de la chaussée et prédire l'espérance de vie des ouvrages urbains.

Il faut dire que l'argent manque souvent quand vient le temps d'appliquer les nouvelles méthodes et matériaux destinés à augmenter la résistance de nos chaussées au froid. Les interventions sur les routes âgées sont souvent repoussées. Et la même question revient souvent: "Que se passera-t-il si on n'intervient pas?"

Certaines fissures se comparent à nos rides. D'ordre esthétique, elles n'affectent que l'apparence. Mais si la route est laissée à elle-même, les fissures peuvent se transformer en cancer généralisé. Là interviennent les modèles mathématiques: ils permettent d'évaluer le temps qu'il reste avant la "phase terminale", en tenant compte de plusieurs paramètres: le trafic, les caractéristiques du sol, les écarts de température, les propriétés des matériaux formant le corps de la route, l'importance des fissures, la rigidité de la chaussée et sa vitesse de dégradation.

Caroline Julien

(4 février 1999)



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