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semaines des 7 et 14 juin 1999

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Les premiers neutrinos canadiens

SUDBURY, Ontario - Il attendait son tour depuis juin 1998: depuis que le laboratoire japonais Super-Kamiokande avait prouvé que les neutrinos ont bel et bien une masse, il y a pratiquement un an jour pour jour, son homologue de Sudbury attendait son heure. Cette fois-ci, c'est fait: il a à son tour détecté ses neutrinos bien à lui, quatorze mois après son inauguration, à 2000 mètres sous la terre, dans la mine la plus profonde d'Amérique du Nord.

Les neutrinos sont des particules infimes, invisibles même avec les plus puissants des microscopes, inoffensives et, à dire vrai, inutiles. Mais depuis qu'on sait -depuis la découverte de l'an dernier au Japon- qu'ils ont un poids, aussi ridicule soit-il, on sait qu'ils portent en eux rien de moins que le destin de l'univers. Car au nombre qu'ils sont -50 milliards de neutrinos pour chaque électron!- ils pourraient contenir en eux la réponse aux questions les plus fondamentales sur l'avenir de l'univers: peut-être que l'Univers n'est pas éternel. Peut-être que si on additionne les masses de tous ces neutrinos, et ça fait beaucoup, on arrive à un total en vertu duquel l'Univers atteindra un jour une dimension maximale, avant de se contracter sur lui-même, à cause de sa trop grande masse. Et ça sera la faute aux neutrinos.

"En effet, la masse globale des neutrinos pourrait facilement être comparable à celle de toutes les étoiles et galaxies", évaluait l'an dernier -au pif, il faut bien le dire- le physicien Joel R. Primack, de l'Université de Californie.

Le fait d'en détecter à Sudbury ou ailleurs ne signifie rien pour les gens qui vivent aux alentours: des milliards de neutrinos traversent à tout moment la Terre de bord en bord sans plus de difficultés qu'un couteau passant dans le beurre. Mais les détecter demeure un exploit, nécessitant une installation de préférence loin sous la Terre, assez grande pour y installer une immense réservoir d'eau lourde, entouré de détecteurs qui capteront le neutrino lorsqu'il entrera en collision avec une des particules d'eau lourde. Et si le Super-Kamiokande a pu confirmer qu'au moins un type de neutrino avait une masse, il reste à apporter cette confirmation pour les autres "variétés" de neutrinos. A Sudbury, on estime qu'il devrait y en avoir pour encore un an.

(16 juin)


La contraception en perte de vitesse

La contraception serait à la baisse partout au Canada, au point où une femme sur quatre n'y aurait jamais recours aujourd'hui, contre une sur cinq en 1984. On retrouve ces chiffres dans une étude du démographe Zheng Wu, de l'Université de Colombie-Britannique, présentée la semaine dernière au Congrès des sciences humaines et sociales. Lui-même tire en partie ses chiffres d'une vaste enquête réalisée par Statistique Canada en 1995.

On note tout de même qu'aujourd'hui encore, en dépit de toutes les campagnes de prévention, plus de la moitié (54%) des hommes célibataires de 15 à 65 ans n'emploient aucune méthode de contraception. Même en supposant qu'un certain nombre d'entre eux n'aient aucune relation sexuelle, le pourcentage reste très élevé. L'absence de contraception est particulièrement élevée chez les 18-29 ans -et ceci vaut aussi pour les femmes. Le démographe ne s'avance pas à proposer des explications à cette évolution des comportements. Même la religion ne lui est d'aucun secours: les femmes catholiques sont tout aussi nombreuses que les autres à avoir recours à la contraception.

(16 juin)


Le sexe ou la vie

MONTREAL - Même les papillons de nuit pratiquent le "safe-sex". Certaines espèces de papillons se sont en effet adaptées, au fil des millions d'années, à "évaluer" s'il vaut la peine ou non de risquer leur vie pour se reproduire lorsque des prédateurs rôdent dans les parages. C'est ce que relate un article que viennent de publier Lalita Acharya et Jeremy McNeil, entomologiste de l'Université Laval, dans la revue Behavioral Ecology. Selon les observations des chercheurs, les mâles et les femelles de deux espèces de papillons, la pyrale du maïs et la légionnaire uniponctuée, réduisent leurs activités sexuelles lorsque les sons émis par un prédateur les portent à croire que leur vie est menacée.

En présence de sons menaçants, les mâles cessent de voler vers une source de phéromone et les femelles cessent d'émettre des phéromones et de faire vibrer leurs ailes. Les entomologistes savaient que les papillons de nuit avaient la capacité de détecter les ultrasons émis par les chauves-souris, leur principal prédateur, mais cette étude est la première à démontrer que l'intensité des stimuli sonores influence leur comportement sexuel.

Emmanuelle Bergeron

(15 juin)


Piment fort, taille fine

QUEBEC - Prendre des repas épicés au piment fort pourrait être une nouvelle façon de contrôler son poids.

Chacun sait que manger des plats épicés "donne chaud". Mayumi Yoshioka, Sylvie St-Pierre et Angelo Tremblay, chercheurs au département de médecine sociale et préventive de l'Université Laval, s'attendaient à ce que les repas épicés augmentent la thermogenèse et brûlent plus de calories qu'un repas ordinaire. Leur étude, publiée dans le British Journal of Nutrition, démontre que c'est effectivement le cas, mais les résultats sont loin d'être spectaculaires: la différence est de l'ordre de 8 calories sur une période de 3 heures et demi. L'activité physique demeure bien plus efficace!

En collaboration avec Masashige Suzuki de l'Université de Tsukuba au Japon, les chercheurs ont démontré que la consommation d'entrées épicées au piment fort réduisait de 200 calories la consommation alimentaire totale pendant le repas qui suit. Le produit actif du piment fort, la capsaïcine, semble posséder un effet qui réduit la quantité totale de calories ingérées. L'équipe de scientifiques songe à approfondir ce point en fabricant des comprimés de capsaïcine dont on testerait ensuite les effets sur le bilan énergétique.

Emmanuelle Bergeron

(15 juin 1999)


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