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Semaine du 20 octobre 1997


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En manchettes sur le Net est une production Agence Science-Presse

 

CHÉRIE, ON DEGELE TON OVULE?

 


Les ovules congelés: en quoi est-ce une révolution, demanderez-vous, alors que des embryons sont congelés depuis bien longtemps, et que les bébés-éprouvettes sont devenus si courants qu'on n'en parle même plus? Eh bien, peut-être la retombée la plus importante n'a-t-elle rien de scientifique, mais tout de sociologique: jusqu'ici, il n'était possible de congeler et décongeler uniquement les spermatozoïdes. Aujourd'hui, on peut congeler et décongeler avec succès les ovules. Capiche?

 

Des scientifiques d'une clinique de reproduction de l'Etat de Georgie, aux Etats-Unis, ont annoncé la semaine dernière à la presse qu'une femme de 39 ans avait donné naissance, pour la première fois aux Etats-Unis -mais pas pour la première fois dans le monde, contrairement à ce qu'on a pu lire- à la fin-août, à des jumeaux, nés à partir d'ovules congelés. On n'avait jamais réussi jusqu'ici à congeler des ovules, parce que trop fragiles.

Du coup, l'évantail de possibilités offert aux femmes qui veulent retarder le moment d'avoir un enfant, vient de s'élargir considérablement.

Le Washington Post ne s'y est pas trompé, lui consacrant sa Une vendredi, 17 octobre:

"Si la méthode s'avère fiable, cela permettra aux femmes de mettre en banque leurs ovules pour fertilisation ultérieure par l'homme de leur choix."

Des femmes plus âgées, par exemple, pourraient devenir enceintes, plutôt que de devoir s'appuyer sur l'ovule d'une autre. Une femme célibataire subissant un traitement contre le cancer des ovaires pourraient sauvegarder leurs ovules, jusqu'à ce qu'elle trouve un compagnon.
"Cela fait pour la femme ce que la congélation des spermatozoïdes a fait pour l'homme", explique George Seidel, physiologiste spécialiste de la reproduction à l'université d'Etat du Colorado.

Et ça bouge vite: une autre femme traitée à la même clinique d'Atlanta est actuellement enceinte de 12 semaines, grâce à la même technique, ont également annoncé les médecins la semaine dernière. Et des chercheurs italiens annoncent dans l'édition d'octobre de la revue Fertility and Sterility qu'une femme de 28 ans aurait donné naissance à une fille en bonne santé, elle aussi à partir d'une ovule préalablement congelée.


Embryons au frigo


Inutile de dire que ça ramène à la surface les questions éthiques. Le Atlanta Journal and Constitution présente un reportage troublant sur le cas des embryons congelés: une vieille technique celle-là; tellement vieille en fait, que ces embryons deviennent de plus en plus nombreux... et de plus en plus encombrants. Sur les 100 et quelque embryons abandonnés à la clinique de biologie de la reproduction, le plus vieux s'y trouve depuis près de 10 ans. "C'est un problème auquel nous faisons tous face", déclare au journal le Dr Hilton I. Kort, fondateur.

Les groupes pro-vie proclament évidemment que les embryons sont des personnes et qu'il devrait être hors de question de s'en débarasser, mais les cliniques comme celle du Dr Kort vont tôt ou tard faire face à un problème de manque d'espace: la grande majorité de ces embryons ne seront jamais réclamés. Et il y aura les cas, de plus en plus nombreux, de mères devenues de toutes façons trop vieilles pour être inséminées.