Le satellite franco-américain TOPEX-POSEIDON vient de terminer sa très productive carrière. Mis en orbite en 1992 pour observer les océans, il a été mis hors d'activité après la faillite de son système automatique d'orientation. Au cours de presque quinze ans de service, ce satellite a révolutionné l'océanographie physique. 

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En 1956, il y a 50 ans, à l'occasion de l'année géophysique internationale, l'Union soviétique avait mis en orbite Spoutnik, le premier satellite artificiel d'observation scientifique. La course à l'espace commençait. Bien entendu, les objectifs militaires ont toujours primé sur les objectifs scientifiques. Mais les applications pratiques et scientifiques de la course à l'espace ont totalement modifié notre vie quotidienne et notre vision de la Terre, avec la multiplication des satellites de communication, de prévisions météorologiques,  et le développement des systèmes de navigation GPS.

 

GPS avait été développé avant tout pour guider les missiles de croisière américains. De même, SEASAT, qui fut le premier satellite d'observation océanographique, permettait de repérer les sous-marins soviétiques en plongée. Jusqu'à 1995, la marine américaine en a fait interdire la publication des données.  Malgré ces aspects peu sympathiques de leur mission, les satellites ont aussi fourni des données extraordinaires aux scientifiques. TOPEX-POSEIDON mesurait les variations temporelles du niveau de la mer. Ces mesures permettent de déterminer les variations de température des océans ainsi que les courants marins. De telles observations permettent par exemple de suivre en direct le développement  des phénomènes El Nino, ce courant chaud dans le Sud Est du Pacifique qui perturbe le climat à l'échelle planétaire. Sur le site de la NASA, on peut ainsi voir une image d'El Nino obtenue par TOPEX-POSEIDON (http://www.jpl.nasa.gov/news/features.cfm?feature=973).  Les données de TOPEX-POSEIDON ont aussi permis d'établir la montée actuelle du niveau de la mer et d'en déterminer les causes.

 

Le scénario d'un film récent envisageait que le réchauffement actuel conduira a l'arrêt de la circulation océanique avec comme conséquence catastrophique un nouvel age glaciaire. Ce scénario n'est pas impossible, mais la plupart des océanographes ne croient pas que ce soit plausible dans l'immédiat. Il vaut quand même mieux s'en assurer. Toute modification à grande échelle de la circulation océanique causerait des variations locales du niveau de la mer qui pourront être mesurées. Les observations faites par le satellite JASON qui a pris la relève de POSEIDON permettront de mesurer les variations du Gulf Stream et d'observer les effets du réchauffement climatique sur la circulation océanique. Alors que la température moyenne pendant l'année 2005 a été  la plus chaude jamais enregistrée ( http://www.nasa.gov/vision/earth/environment/2005_warmest.html), il est indispensable de continuer à surveiller notre planète. Les satellites d'observation scientifique ont un très bel avenir !

 

 

P.S. Bien que le gouvernement de l'Inde ait interdit l'entrée du Clemenceau  dans ses eaux territoriales avant une décision de la cour suprême, celui-ci a traversé le canal de Suez. Triste spectacle que celui de l'errance de ce vaisseau fantôme du 21 siècle !

 

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